Déficit : l'Allemagne mécontente du sursis accordé à la France

Le président français, François Hollande
Le président français, François Hollande
Le pru00e9sident franu00e7ais, Franu00e7ois Hollande

Déficit : l'Allemagne mécontente du sursis accordé à la France

Déficit : l'Allemagne mécontente du sursis accordé à la France


Plusieurs conservateurs et libéraux allemands, les deux partis de la coalition gouvernementale d'Angela Merkel, ont manifesté leur mécontentement quant au sursis accordé à la France par Bruxelles pour réduire ses déficits publics, dans l'hebdomadaire Focus à paraître dimanche. "C'est le mauvais signal. Je ne constate pas que la France entreprenne des réformes. Allonger le délai, c'est simplement dire, continuez comme cela", a déclaré au journal allemand Michael Stübgen, responsable des questions européennes du groupe parlementaire conservateur (CDU et son parti frère bavarois CSU).

Vendredi, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, s'était montré beaucoup plus neutre, qualifiant ce délai de "processus normal". "Nous sommes dans un processus européen. Le pacte de stabilité et de croissance permet dans certains cas précis de rallonger le délai pour ramener son déficit public en dessous des 3 % du PIB, à condition que le pays concerné continue ses mesures de consolidation", avait-il dit. Toujours dans Focus, le secrétaire général de la CSU, Alexander Dobrindt, lance un avertissement à l'attention de Paris, estimant qu'il ne faut pas de "bonus spécial pour la politique d'échec" du président François Hollande.

L'expert en finances des libéraux (FDP, petit partenaire des conservateurs de Merkel) Hermann-Otto Solms a appelé à une accélération des réformes. "Les États doivent faire leurs réformes aussi vite que possible, assainir leurs finances publiques et améliorer la compétitivité de leurs entreprises", a-t-il dit. "On voit maintenant où mène la mauvaise politique de la France. Un plus grand chômage, des impôts au plus haut, de faibles investissements et pas de croissance", a assené de son côté le secrétaire général du FDP, Patrick Döring. Paris a obtenu vendredi un sursis de deux ans, soit jusqu'en 2015, pour atteindre ses objectifs budgétaires alors que la Commission européenne table sur une récession cette année en France et prévoit un dérapage de ses déficits contribuant à une hausse inquiétante du chômage.


AFP