Egypte: L'invalidation du Sénat et de la commission constituante divise déjà la société

Le Sénat égyptien
Le Sénat égyptien
Le Su00e9nat u00e9gyptien

Egypte: L'invalidation du Sénat et de la commission constituante divise déjà la société

Egypte: L'invalidation du Sénat et de la commission constituante divise déjà la société

L'Egypte n'avait déjà plus d'Assemblée. Désormais, elle n'a plus de Sénat, ni même de commission constituante, car la Haute cour constitutionnelle les a invalidées hier dimanche 2 juin. Le pouvoir législatif a du plomb dans l'aile et la légitimité des islamistes au pouvoir est remise en question. Malgré tout, pour le président Morsi, il n'y a pas lieu de s'inquiéter : le Sénat, affirme-t-il, va continuer de siéger et la loi fondamentale reste intouchable. Mais force est de constater qu'un nouveau bras de fer se profile.

Pour le journal Al Horeya wal Adala du parti des Frères musulmans au pouvoir, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. « Le Sénat est là pour rester et la Constitution est valide », titre le journal. Ce n'est absolument pas l'avis du quotidien d'opposition Al-Tahrir dont la manchette est « tout est invalidé mais tout continue ».

La justice invalide le Sénat et la commission constituante

Le journal Al-Youm al-Sabée titre sur six colonnes à la Une : « L'Egypte vit dans l'adultère » et fait une comparaison avec un faux mariage que l'on perpétue.

Du coté de l'opposition, qu'elle soit laïque ou salafiste, des voix commencent à émettre des soupçons : et si les Frères musulmans cherchaient en fait à perpétuer un Sénat élu par moins de dix pour cent des électeurs mais où les Ikhwan (les Frères) disposent de la majorité absolue ?

Une majorité de 52% qu'ils n'auront jamais en cas de législatives transparentes où les prévisions donnent un tiers des sièges aux Frères, un tiers à leurs anciens alliés devenus leurs adversaires, les salafistes, et un tiers aux laïcs. Rappelons que le Sénat n'a toujours pas doté l'Egypte d'une loi électorale valide.

 

RFI