France : Le président Bouteflika aurait quitté l'hôpital parisien du Val-de-Grâce

Le Président algérien Bouteflika
Le Président algérien Bouteflika
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France : Le président Bouteflika aurait quitté l'hôpital parisien du Val-de-Grâce

France : Le président Bouteflika aurait quitté l'hôpital parisien du Val-de-Grâce

 Hospitalisé il y a dix jours dans l'établissement militaire parisien, le président algérien Abdelaziz Bouteflika ne se trouverait plus aujourd'hui au Val-de-Grâce. Impossible pour autant de savoir où il se trouve actuellement...

"Mais il n’est plus chez nous !" Cette petite phrase innocemment lâchée par la standardiste de l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, aurait pu être anodine si elle ne concernait la personne la plus recherchée d’Algérie : le président Abdelaziz Bouteflika.

Dix jours après son hospitalisation, le 27 avril, dans la capitale française, à la suite d'un mini-AVC, le chef de l'État irait en effet beaucoup mieux, à en croire un nouveau communiqué de la présidence algérienne rendu public ce mardi en fin d'après-midi. L'état de santé du président "s'est nettement amélioré" mais il doit observer "une période normale de repos prescrite par ses médecins", indique El-Mouradia dans un texte transmis à l'agence de presse officielle APS pour tenter de mettre un terme aux spéculations de toutes sortes qui fleurissent dans la presse algérienne.

Abdelaziz Bouteflika a-t-il pour autant quitté l’établissement militaire parisien ? Sur ce point, Alger ne dit mot et la confirmation de l'information est bien difficile à obtenir. "Nous ne communiquons jamais sur nos éventuels patients", expliquait ainsi le service de presse du ministère français de la Défense contacté par FRANCE 24 peu avant la publication du nouveau communiqué sur l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika.

Bouteflika ni vu ni entendu

Le Quai d’Orsay, lui non plus, ne souhaitait pas s’exprimer sur la question. Quant aux autorités algériennes, elles ne se montraient pas plus loquaces, qu'il s'agisse des ambassades d’Algérie en France et en Suisse ou du cabinet du Premier ministre, à Alger. Tandis que la première restait injoignable, la deuxième se bornait à affirmer ne pas être "habilitée à communiquer sur le sujet", tout comme le service de presse du chef du gouvernement.

La dernière fois que le président s'était manifesté publiquement remontait à la semaine dernière, veille du 1er mai, lorsqu'il avait adressé un message aux Algériens par le biais de la même APS. "Il m'est très difficile, alors que je me trouve dans un hôpital à l'étranger, de ne pas être, pour la première fois, aux côtés du peuple algérien pour célébrer la fête des travailleurs et assister aux finales de la Coupe d'Algérie de football et de la Coupe d'Algérie militaire", indiquait-il.

Un autre message était tombé deux jours plus tard, le 3 mai, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, toujours par le biais de l’agence gouvernementale. "Là encore, il nous [les journalistes] avait adressé un message par le biais de l'APS. Mais nous savions tous que ce n’était pas lui qui l’avait dicté personnellement. Et aujourd'hui, on ne sait toujours pas s’il est sorti de l’hôpital, s’il est en France, en Suisse ou en Algérie", souligne Hamid Guemache, fondateur du site Tout sur l’Algérie (TSA).

Depuis son hospitalisation, le chef de l'État algérien n'a été ni vu, ni entendu par ses concitoyens. D’où toutes les spéculations sur son état de santé et sur son lieu de résidence actuel. "On nous affirme qu’il va bien, mais il n’y a aucune image pour le prouver, insiste Hamid Guemache. Il y a un vrai problème de communication. On ne peut pas dissimuler les choses à ce point-là !"

Dix ans de folles rumeurs sur la santé du président

Réélu en avril 2004 puis en avril 2009, Abdelaziz Bouteflika avait été opéré à la fin de 2005 à Paris "d’un ulcère hémorragique au niveau de l’estomac", selon les autorités algériennes. Longtemps tenue secrète, cette hospitalisation avait été révélée et commentée un an plus tard par le président en personne.

Le chef de l’État avait alors annoncé "qu’il avait été très, très malade" mais qu’il s’en était "sorti de manière absolument fabuleuse". "Il faut cesser de parler de ma santé", avait-il alors prévenu. Depuis cette date, l’état de santé du président Bouteflika fait régulièrement l’objet de commentaires dans les journaux algériens et toute absence prolongée de sa part déclenche toutes sortes de conjectures.

"Depuis 2005, il est régulièrement malade. Mais le problème, c’est que le pays est bloqué, analyse le fondateur de TSA. Nous sommes dans un régime ultra présidentiel où le Parlement n’a pratiquement aucun rôle. Sans le président, les institutions sont paralysées".

 

France24