Dialogue inter-guinéen : ça coince déjà

Albert Damanitang, porte - parole du gouvernement.
Albert Damanitang, porte - parole du gouvernement.
Albert Damanitang, porte - parole du gouvernement.

Dialogue inter-guinéen : ça coince déjà

L’opposition «significative» (comme on dit à Conakry) a brillé par son absence, le mardi 4 juin, à une réunion avec le facilitateur international, Saïd Djinnit, des membres du gouvernement conduits par le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana et le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Bakary Fofana. Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) et Lansana Kouyaté, président du Parti de l’espoir et du développement national (Pedn), ainsi que bien d’autres opposants, ne se sont pas présentés à ladite réunion qui avait été annoncée comme étant importante, au Palais du peuple. «Je n’ai pas d’explication» à donner à cette absence, a déclaré, à la presse qui l’interrogeait, le porte-parole du gouvernement, Albert Damanitang. «Peut-être que le facilitateur en a une», a-t-il ajouté. De fait, la rencontre a été reportée sine die. «Mais on a pris rendez-vous pour demain matin (aujourd’hui, 5 juin. Ndlr). On va attendre demain», a annoncé Albert Damanitang. «Il n’y a aucun problème. Rendez-vous demain, à 10 h», a lancé, pour sa part, le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana. Le facilitateur, lui, n’a fait aucune déclaration à la presse. Outre le chef du gouvernement, avaient effectué le déplacement, hier après-midi, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Alhassane Condé, ainsi que celui des Droits de l’homme, Kalifa Gassama Diaby.

Dans la matinée, Saïd Djinnit avait rencontré, au Palais du peuple, la mouvance présidentielle conduite par son porte-parole, Saliou Bela Diallo, et «l’opposition constructive» avec à sa tête, Ibrahim Sorry.

Le dialogue inter-guinéen avait été lancé seulement la veille (le lundi 3 juin), toujours au même lieu, par le facilitateur algérien. Tous y avaient répondu, notamment le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo. Une initiative que les observateurs de la scène politique guinéenne avaient trouvé très significative pour faire baisser la tension provoquée par le différend sur l’organisation des élections législatives. «Pour avoir un dialogue, il faut d’abord définir les objectifs et l’ordre du jour. Nous avons proposé un ordre du jour qui repose sur l’examen de l’opérateur Waymark- Sabari, du vote des Guinéens de l’extérieur, du fonctionnement de la Ceni et du nouveau chronogramme des élections», avait déclaré le leader de l’opposition guinéenne au terme de cette première réunion. Cellou Dalein Diallo avait ajouté avoir demandé la libération de personnes «incarcérées dans le cadre des manifestations pacifiques». De même, avait-il précisé, l’opposition revendique également une annonce officielle qui dise que les élections législatives ne se tiendront pas le 30 juin. Hier, nos tentatives pour rencontrer les opposants au régime du Président Alpha Condé, pour comprendre les raisons de leur absence au second jour du dialogue avec le gouvernement, sont restées vaines.

Pascal Soro

Envoyé spécial à Conakry