Croissance de l’Afrique : Les nouveaux engagements du Japon pour l’Afrique

Les assises de la Ticad V auront été fructueuses pour les Chefs d’État africains. Ils apprécient, à sa juste valeur, l’engagement du Japon pour leur continent.
Les assises de la Ticad V auront été fructueuses pour les Chefs d’État africains. Ils apprécient, à sa juste valeur, l’engagement du Japon pour leur continent.
Les assises de la Ticad V auront u00e9tu00e9 fructueuses pour les Chefs du2019u00c9tat africains. Ils appru00e9cient, u00e0 sa juste valeur, lu2019engagement du Japon pour leur continent.

Croissance de l’Afrique : Les nouveaux engagements du Japon pour l’Afrique

Le Japon s’engage à soutenir la croissance de l’Afrique, à hauteur de 32 milliards de dollars, sur les cinq prochaines années, dont 14 milliards seront consentis au titre de l’aide publique au développement. Voilà ce qui ressort des assises de la cinquième Conférence internationale que ce pays a pris l’habitude d’organiser, depuis 1993,  sur le développement de l’Afrique. La Ticad 5 qui a refermé ses portes, hier à l’Intercontinental Hôtel Grand de Yokohama, après trois jours de travaux, aura donné l’occasion à une vingtaine de Chefs d’Etat et de gouvernement africains d’exprimer certes leurs préoccupations nationales et régionales. Mais surtout, de mettre en exergue, les difficultés majeures qui peuvent compromettre la croissance économique que le continent  a enregistrée, à la grande satisfaction de la communauté internationale. Celles-ci ont essentiellement  pour noms:  l’inexistence  d’infrastructures routières adéquates, pourtant  indispensables au développement du commerce intrarégional, sur laquelle le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara, a insisté, au cours des multiples interventions qu’il a eu à faire. L’insuffisance de la modernisation des techniques  agricoles, qui ne saurait garantir la sécurité alimentaire, le terrorisme et la criminalité, la formation professionnelle, les effets du changement climatique, de plus en plus inquiétants, l’appui aux secteurs de la santé et de l’éducation, l’emploi des jeunes, le respect de l’équilibre du genre, etc. Pour l’ensemble de ces préoccupations, le Japon s’emploiera à aider l’Afrique en puisant dans ses caisses et en faisant appel  à des investissements privés nippons. Ainsi, 10 milliards de dollars ont été annoncés  pour le domaine des infrastructures. En ce qui concerne la stabilité et la paix, 100 millions de yens sont prévus pour les garantir dans la région du Sahel en proie au terrorisme et au trafic de drogue. De plus, le Japon établira un cadre de dialogue permanent avec les pays de cette zone. Tout comme il fournira des équipements appropriés au développement tous azimuts de la région.

La Ticad aura aussi adhéré pleinement à la requête faite par le Chef de l’Etat d’agir, dès à présent, pour obtenir une réforme du Conseil de sécurité de l’Onu qui aura pour effet d’aboutir à une meilleure représentativité de l’Afrique au sein de cette instance. La formation  des cadres et des jeunes sera également accrue dans les domaines de l’ingénierie, de l’industrie au profit de 30.000 personnes. De même, 10 centres de la Ticad seront ouverts, toujours pour la formation, dans 25 pays du continent. La promotion des investissements privés sera accrue, marquée par l’envoi d’experts en la matière dans les différents pays africains.  La Conférence internationale a, en outre, décidé d’augmenter la production du riz à 28 millions de tonnes avant 2018, dans la zone sub-sahalienne, au titre du programme intitulé Coalition pour le développement du riz africain. Elle prévoit également de former 1000 techniciens agricoles africains, réduire la déforestation dans 34 pays, en impliquant pleinement les populations riveraines des forêts concernées dans l’entretien et la protection de la biodiversité, favoriser l’accès à l’eau  potable et d’améliorer les conditions d’assainissement et       d’hygiène pour 10 millions de personnes, etc.

“Nous nous engageons à tenir toutes nos promesses, comme nous l’avons fait jusqu’ici. Un nouveau voyage en compagnie d’une Afrique dynamique commence“, a déclaré le Premier ministre du Japon, Shinzo Abé. Un engagement  qui réjouit, sans nul doute, les leaders africains. En leur nom, le Premier ministre de la République populaire et démocratique d’Ethiopie et président en exercice de l’Union africaine, Haïlémariam Dessalegn, a qualifié d’impérative la mise en application immédiate du Plan d’action 2013-2018 qui sous-tend la réalisation de tous ces engagements japonais précités.” L’investissement en Afrique sera rentable, venez y investir “, a-t-il interpellé les opérateurs privés japonais, du haut de la tribune de cette cinquième Ticad, au centre de conférence de l’Intercontinental Hôtel Grand de Yokohama. Le Président Alassane Ouattara a quitté, hier, le Japon, en fin de journée, pour Paris, où il prendra part à la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, organisée par l’Unesco.

Moussa Touré

Envoyé spécial à Yokohama au Japon