Conflit minier en RDC: le chercheur d'or d'Afrique du Sud et le patron congolais

Un milicien surveille les ouvriers d'une mine d'or à ciel ouvert en Ituri, dans le nord-est de la RD Congo, le 18 juin 2003 | AFP/Archives | ERIC FEFERBERG
Un milicien surveille les ouvriers d'une mine d'or à ciel ouvert en Ituri, dans le nord-est de la RD Congo, le 18 juin 2003 | AFP/Archives | ERIC FEFERBERG
Un milicien surveille les ouvriers d'une mine d'or u00e0 ciel ouvert en Ituri, dans le nord-est de la RD Congo, le 18 juin 2003 | AFP/Archives | ERIC FEFERBERG

Conflit minier en RDC: le chercheur d'or d'Afrique du Sud et le patron congolais



Avec leur style et leur expertise, le PDG de Randgold et l'industriel proche du président Joseph Kabila ont été jeudi les orateurs vedettes de la "Semaine minière" de Lubumbashi, le rendez-vous annuel de l'industrie extractive qui génère 20 à 25% du maigre PIB de la RDC (environ 40 milliards de dollars pour 80 millions d'habitants).

Au menu des échanges: la nouvelle loi sur le code minier promulguée début mars par le président Kabila avec le soutien d'Albert Yuma, et qui a provoqué la colère des géants mondiaux du secteur à commencer par Randgold.

Son PDG Bristow et six autres sociétés - dont Glencore - ont claqué la porte de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), l'organisme patronal présidé par Yuma lui-même.

Ce G7 là fait bloc contre la hausse des redevances sur le cuivre et le cobalt et la remise en cause d'une "clause de stabilité" des contrats.

Régulièrement soupçonnées de corruption, les autorités de Kinshasa affirment vouloir drainer des recettes supplémentaires vers les caisses vides de l'Etat, à l'heure où le monde s'arrache le cobalt congolais (2/3 de la production mondiale).

Ce combat feutré n'est pas la première bataille de Bristow, 59 ans, envoyé au front avec l'armée sud-africaine à la fin des années 70 contre des guérillas en Angola et au Swaziland, a-t-il raconté en 2011 à la presse britannique.

- Au milieu de nulle part -

Gounkoto et Morila au Mali, Tongon en Côte d'Ivoire, Massawa au Sénégal...: Randgold se présente comme "une société de mines d'or centrée sur l'Afrique", côtée à la bourse de Londres et au Nasdaq, avec son siège social à Jersey, île anglo-normande connue pour son climat fiscal paradisiaque.

En RDC, Rangold possède 45% de la mine de Kibali en Ituri (nord-est) pour un investissement total de 2,5 milliards de dollars avec deux autres partenaires. "J'ai investi non seulement l'argent des actionnaire mais mon propre argent", assure l'ancien professeur de géologie en énumérant ses oeuvres sociales "au milieu de nulle part" : "5.000 emplois, de l'électricité, de l'eau, des logements..."Lire sur