Cinquantenaire de l'UA: les acteurs économiques et de la société civile ouvrent les festivités

Ils sont venus en grand nombre, les Chefs d'Etat Africains
Ils sont venus en grand nombre, les Chefs d'Etat Africains
Ils sont venus en grand nombre, les Chefs d'Etat Africains

Cinquantenaire de l'UA: les acteurs économiques et de la société civile ouvrent les festivités

Cinquantenaire de l'UA: les acteurs économiques et de la société civile ouvrent les festivités

 

C'était il y a 50 ans, jour pour jour : le 25 mai 1963, l'Organisation de l'unité africaine devenait une réalité. Elle a depuis changé de nom. Ce samedi, c'est donc l'Union africaine qui fête en grande pompe ce cinquantenaire à Addis-Abeba. La cérémonie a débuté en faisant la part belle aux hommes et femmes du secteur économique et de la société civile, plus qu’aux chefs d’Etat eux-mêmes.

 

L’orateur qui a eu le plus de succès, à l’ouverture de la cérémonie, c’est l’ancien Premier ministre de Jamaïque, Percival James Petterson. Il est monté à la tribune au rythme d’un morceau reggae de Peter Tosh, il marchait en dansant. Tout le monde battait la mesure en frappant ses mains.

 

Il y avait une belle ambiance. « Mes racines africaines exigeaient que je commence avec cette musique », a lancé Percival James Petterson. « Le mot noir ne doit plus être un signe d’infériorité, bannissons les expressions ‘mouton noir’ et ‘liste noire’ ! », a-t-il encore lâché, sous les applaudissements de la salle, où il n’y avait pas seulement des Jamaïcains et de membres de la diaspora. Il y avait, surtout, des hommes et des femmes du continent. Une trentaine d’entre eux se sont succédé au micro pendant la matinée.

 

 

L’Union africaine fête un demi-siècle de panafricanisme

 

L’une des plus remarquées a sans doute été l’essayiste nigériane Amina Mama, qui vient de créer l’institut du genre, à l’université du Cap. Comme les autres orateurs, elle a repris les deux maîtres mots de la matinée : renaissance et panafricanisme.

 

Elle a aussi tenu un discours assez dérangeant à l’égard des chefs d’Etat et de gouvernements qui l’écoutaient. « Chers dirigeants, n’ignorez pas les cris de l’Afrique, de ses femmes, de ses enfants, a-t-elle lancé, il faut que cesse l’exploitation des femmes ! Le microcrédit, par exemple, c’est bien, mais c’est une stratégie minimale. Comme les hommes, les femmes sont capables de devenir des capitaines d’industrie ! »

 

Applaudissements dans toute la salle, après ces fortes paroles des « panélistes », comme on les appelle à Addis-Abeba. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont ensuite repris la main, et la parole à tour de rôle, trois minutes chacun.

 

Il y a eu de vraies surprises, y-compris de la part de certains chefs d’Etat, comme le président guinéen Alpha Condé, qui, a demandé à l’Ethiopie et à l’Erythrée de « se réconcilier » après vingt ans de crises et de guerres.

 

Tout le monde est là, ou presque : le Burkinabè Blaise Compaoré, le Malien Dioncounda Traoré, le Sénégalais Macky Sall, le Guinéen Alpha Condé, l’Ivoirien Alassane Ouattara, les Congolais Denis Sassou-Nguesso, Joseph Kabila, et bien d’autres.

 

Cet après-midi, ce seront des personnalités venues de l’extérieur du continent, qui interviennent à leur tour. Parmi elles, la Brésilienne Dilma Rousseff, l’Américain John Kerry, et le Français François Hollande, qui doit donner une conférence ensuite au lycée français d’Addis-Abeba.

 

 

Christophe Boisbouvier (RFI)