Chômage en Europe : Merkel et Hollande comptent sur les actions de l’Eurogroupe

La chancelière Angela Merkel et le Président François Hollande ont décidé d’apporter des solutions aux aspirations de la jeunesse.
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Chômage en Europe : Merkel et Hollande comptent sur les actions de l’Eurogroupe

Au menu de l’entretien entre les deux dirigeants, « la compétitivité et la croissance, la gouvernance économique européenne et la question du chômage des  jeunes ». Il s’agit de se mettre d’accord sur une politique commune en prélude au sommet européen des 27 et 28 juin qui portera sur les questions économiques, la croissance, la compétitivité et l’emploi, et tout particulièrement l’emploi des jeunes. Les deux dirigeants ont décidé de raffermir leurs liens, en dépit des critiques et attaques des semaines dernières contre Mme Merkel pour les effets jugés pervers de la gouvernance allemande basée sur « l’austérité » au mépris de la récession économique dans la plupart des Etats européens. Ainsi, les deux dirigeants ont soutenu être favorables à la désignation d’un président de l’Eurogroupe « à temps plein » à même de mener certaines actions d’intérêt communautaire, rapporte l’Afp. « Sur l’organisation de cette gouvernance économique, nous sommes d’accord ensemble pour qu’il y ait plus de sommets de la zone euro avec un président à temps plein de l’Eurogroupe qui aurait des moyens renforcés », a déclaré M. Hollande lors d’une conférence de presse à l’Elysée. Ce président de l’Eurogroupe « pourrait être mandaté par les ministres de la zone euro pour favoriser l’action dans le domaine de l’emploi, la recherche et l’industrie », a ajouté le président français. Actuellement, cette fonction est assumée par un des ministres de l’Economie et des Finances des 17 pays de la zone euro sur les 27 que compte l’Union européenne.

40 mille chômeurs de plus en France

Le souci de la plupart des dirigeants du continent est de faire face au taux élevé du chômage et des sans-emploi qui est en perpétuel augmentation. Même si la jeunesse est la frange la plus touchée, les adultes ne sont pas en reste. La France, la Grèce, pour près de la moitié de sa population, l’Espagne (27%), l’Italie (12%), le Portugal sont tous en récession consécutivement à la crise économique des années antérieures. En témoigne les statistiques de la France rendues publiques, hier, par le ministère du Travail et qui ne sont toujours pas bonnes. Même l’avenir semble sombre. Pour le mois d’avril, on note une hausse de 40.000 chômeurs, soit 1,2 % de plus pour atteindre 3.264.400 personnes. En incluant les personnes ayant eu une activité réduite, on recense officiellement 58.100 chômeurs de plus fin avril, soit 4,79 millions (+1,2% sur un mois, +10,8% en un an) en métropole, et 5,09 millions avec les départements d’Outre-mer, précise l’Afp.

En dépit de cette déconvenue, le Président François Hollande a tenu à rassurer ses compatriotes et son hôte qu’il maintient son « objectif de parvenir à inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année 2013 ». Cependant, les autorités françaises, 2ème économie du continent, ne rassurent pas le partenaire allemand, principale économie et seul à l’abri de la crise. En cause, la réplique de François Hollande, jeudi, à l’interpellation de la Commission européenne lui demandant « une réforme des retraites dès cette année mais aussi une réforme de son marché du travail ».

Mais Hollande, au nom de la souveraineté, a estimé que la Commission n’avait « pas à dicter » à la France ce qu’elle avait « à faire ». Ces déclarations ont été qualifiée d’« inappropriées », de « virulentes » et « incompréhensibles », par Andreas Schockenhof, un baron de l’Union chrétienne démocrate (Cdu), parti de Merkel.

Egalement préoccupé, le nouveau président du Conseil italien, Enrico Letta, dont le pays croule sous le poids d’une dette de plus de 2.000 milliards d’euros avait à ce sujet exprimé son soutien au Président Hollande pour mettre la pression sur Berlin en vue de trouver d’autres issues de sortie de crise. Ainsi, il avait appelé à « changer la direction des politiques européennes » car « les politiques d’austérité ne suffisent plus ».

La Chancelière allemande qui est candidate à sa propre succession pour un troisième mandat de quatre ans au terme des législatives du 22 septembre, multiplie ses sorties sur le front social. Non seulement pour marquer sa solidarité avec ses pairs mais aussi pour améliorer son image. Dans ce cadre, elle a signé un accord de coopération avec l’Espagne pour la formation et l’emploi en Allemagne de jeunes. Ce qui permettra également de compenser le déficit causé par le vieillissement de sa population.

Paulin N. Zobo