Algérie: pourquoi le fidèle général Gaïd Salah a-t-il lâché Bouteflika?

Algérie: pourquoi le fidèle général Gaïd Salah a-t-il lâché Bouteflika?



Pourquoi une telle proposition du chef d'état-major de l'armée?

En fonctions depuis près de 15 ans -un record à ce poste-, le général Ahmed Gaïd Salah doit à Abdelaziz Bouteflika d'être aujourd'hui un des hommes les plus puissants d'Algérie.

Comme le reste du camp présidentiel, il a d'abord soutenu la candidature de M. Bouteflika à un 5e mandat et ses propositions pour tenter d'apaiser la contestation. Mais son soutien se faisait récemment moins appuyé.

"On n'est pas passé d'un coup du soutien absolu au lâchage", note Louisa Dris-Aït Hamadouche, enseignante en Sciences politiques à l'université Alger 3, "il y a eu un fléchissement de sa position au fil des semaines (...) jusqu'à la demande de mise en oeuvre de l'article 102" de la Constitution, applicable en cas de démission ou de maladie du président.

Le général Gaïd Salah faisait face à une contestation qui ne faiblit pas, un entêtement du clan présidentiel, un chef de l'Etat dont le mandat expire dans un mois et les craintes au sein de l'armée que les manifestations dégénèrent.

"Il a considéré que son alliance avec le président de la République n'était plus viable" et l'a "sacrifié pour préserver le régime", estime l'universitaire algérienne.

En intervenant, le général Gaïd Salah "agit au nom de tous les corps militaires" et sa décision montre "un consensus" au sein de l'appareil militaire et sécuritaire, estime Abed Charef, écrivain et chroniqueur politique algérien. Lire sur