Afrique du Sud: Obama appelle les jeunes sud-africains à s'inspirer de Mandela

Obama appelle les jeunes sud-africains à s'inspirer de Mandela
Obama appelle les jeunes sud-africains à s'inspirer de Mandela
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Afrique du Sud: Obama appelle les jeunes sud-africains à s'inspirer de Mandela

Afrique du Sud: Obama appelle les jeunes sud-africains à s'inspirer de Mandela 09:10 02/07/2013

Le président américain Barack Obama a appelé la jeunesse africaine à s'inspirer du père de la nation sud-africaine, Nelson Mandela, hospitalisé entre la vie et la mort.

Le président américain Barack Obama a recueilli, dimanche 30 juin, un tonnerre d'applaudissements devant une foule de jeunes au Cap, en Afrique du Sud, en fustigeant les dirigeants africains qui ne sont pas "au service de leur peuple".

"Dans trop de pays, l'action de bandits, de seigneurs de la guerre et de trafiquants d'êtres humains empêchent l'Afrique de concrétiser ses promesses", a-t-il déclaré devant un panel d'un millier de jeunes réunis dans l'université du Cap. "L'Histoire nous a montré que des progrès ne sont possibles que lorsque les gouvernements sont au service de leur peuple et non l'inverse", a-t-il ajouté, déclenchant des applaudissements nourris dans la salle.

Sans donner de noms, Barack Obama a également critiqué les dirigeants "qui volent, tuent ou privent les électeurs de leurs droits". Il a également déploré "le terrorisme insensible" qui sévit au Mali ou en Somalie, et "les conflits qui prospèrent du Congo au Soudan."

Plus directement, il a attaqué le bilan du président zimbabwéen Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. Selon lui, "les promesses de la libération (de l'ancienne colonie britannique, la Rhodésie du Sud, devenue Zimbabwe) ont été suivies d'une corruption du pouvoir et d'un effondrement de l'économie." La veille, il avait déjà plaidé pour "des réformes" au Zimbabwe afin d'assurer que les élections, prévues cette année, soient "libres et équitables".

S'INSPIRER DE NELSON MANDELA

Il s'exprimait à l'Université du Cap (UCT) où, déjà en 1966, le défunt sénateur américain Robert Kennedy avait encouragé les opposants à l'apartheid à s'élever contre "l'oppression". Barack Obama y a appelé un panel de jeunes à s'inspirer de Nelson Mandela et de ses camarades de lutte. "Ils vous disent que votre voix est importante (...) que vos choix peuvent faire une différence," a-t-il souligné. Mandela, "vous nous avez montré qu'un prisonnier peut devenir président."

Barack Obama a ensuite invité les dirigeants d'Afrique sub-saharienne à un sommet à Washington en 2014, qui sera le premier du genre, pour "ouvrir un nouveau chapitre dans la relation entre les Etats-Unis et l'Afrique". "L'Afrique prend l'initiative, et l'Amérique aide," a-t-il lancé, en assurant que son soutien ne se limiterait pas aux questions de sécurité, mais porterait aussi sur des enjeux environnementaux et sociaux.

Le président américain a d'ailleurs annoncé un plan de 7 milliards de dollars sur cinq ans destiné à "doubler l'accès à l'électricité en Afrique sub-saharienne". Plus des deux tiers de la population y vivent sans électricité, et plus de 85 % des habitants des zones rurales n'y ont pas accès, a-t-il rappelé. Face à la percée de la Chine et d'autres puissances émergentes, les conseillers économiques de Barack Obama l'ont pressé de renforcer la présence diplomatique américaine sur le continent.

Des participants ont ensuite expliqué qu'ils s'étaient sentis concernés par les propos du président. "Tous les Sud-Africains en ont marre de ces individus qui abusent des ressources de l'Etat, mettent de l'argent dans leur poche au lieu de servir le peuple", a ainsi commenté Yibanathi Jezile, un lycéen de 19 ans.

L'Afrique du Sud a réalisé de gros progrès dans la distribution d'eau ou d'électricité depuis la chute de l'apartheid en 1994 mais les inégalités restent criantes et les marchés publics sont souvent octroyés à des proches de responsables politiques.

Barack Obama a visité sur l'île de Robben Island la cellule dans laquelle a été emprisonné pendant 18 ans Nelson Mandela, l'icône de la lutte contre l'apartheid.

Le président américain Barack Obama s'est dit, dimanche 30 juin, "empli d'humilité" à la fin de son pèlerinage sur l'île de Robben Island, au large du Cap, où Nelson Mandela, père de l'Afrique du Sud multiraciale, avait passé 18 ans en détention.

"Au nom de notre famille, c'est emplis d'humilité que nous nous tenons ici, où des hommes d'un tel courage ont fait face à l'injustice et refusé de plier," a-t-il écrit dans le livre d'or de l'ancienne prison du régime raciste d'apartheid, devenue mémorial à l'avènement de la démocratie en 1994. "Le monde est reconnaissant aux héros de Robben Island, qui nous rappellent qu'aucun fer ou aucune cellule ne peuvent égaler la force de l'esprit humain," a-t-il ajouté.

Barack Obama était arrivé par hélicoptère vers 14h00 (12h00 GMT) sur l'île-bagne, avec sa femme Michelle et ses filles Malia et Sasha. Ils y ont été guidés par un ancien détenu et camarade de lutte de Nelson Mandela, Ahmed Kathrada.

La famille s'est d'abord rendue dans la carrière où les détenus politiques étaient contraints aux travaux forcés, et où Mandela a durablement abîmé ses poumons en respirant la poussière des pierres qu'il cassait, ce qui lui vaut d'être hospitalisé dans un état critique à près de 95 ans. Barack Obama a ensuite visité la minuscule cellule de Nelson Mandela, reconstituée à l'identique. Pas de lit, mais un matelas à même le sol, recouvert d'oreillers et d'une couverture marron. A la fenêtre, d'épais barreaux blancs.

LA PRESSION LA PLUS RÉPRESSIVE

L'hommage de Barack Obama à Nelson Mandela dans le livre d'or de la prison de Robben Island, en Afrique du sud.

Nelson Mandela a passé six semaines à Robben Island en 1963, puis près de dix-huit ans de juillet 1964 à mars 1982. "Robben Island était sans aucun doute la prison la plus dure et la plus répressive du système carcéral sud-africain. C'était un avant-poste isolé et éloigné pour détenus et personnel pénitentiaire", écrira-t-il dans ses mémoires.

Il ne pouvait recevoir qu'une visite (limitée à trente minutes) et une lettre tous les six mois. Ne pouvant pas tenir la main de sa femme, Winnie, il devait se contenter de frotter son nez contre sa photo. Mais il avait juré de ne pas perdre sa dignité.

"Il y a eu beaucoup de moments sombres où ma foi en l'humanité a été mise à rude épreuve, mais je ne voulais pas et ne pouvais pas me livrer au désespoir", a-t-il écrit dans son autobiographie. "C'est ainsi que l'on rejette la défaite et la mort." Classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, Robben Island est désormais l'une des principales attractions touristiques du Cap.

Barack Obama est arrivé vendredi soir en Afrique du Sud, en provenance du Sénégal. Lundi, il doit se rendre en Tanzanie, dernière étape de sa première tournée en Afrique sub-saharienne depuis qu'il a été élu président.

AFP