Afrique du Sud: le «Guptagate» secoue le pouvoir

Les mariés Vega Gupta et Aaskash Jahajgarhia, le 1er mai à Sun City.
Les mariés Vega Gupta et Aaskash Jahajgarhia, le 1er mai à Sun City.
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Afrique du Sud: le «Guptagate» secoue le pouvoir

Afrique du Sud: le «Guptagate» secoue le pouvoir


Les Gupta, une famille indienne richissime et proche du président Jacob Zuma, a utilisé une base militaire de l'armée de l'air pour faire atterrir un Airbus privé. L’avion transportait près de 200 personnes venues assister au mariage de Vega Gupta, 23 ans. Depuis mercredi l'affaire fait scandale et face aux réactions d'indignation, des têtes dans l'administration sont tombées.

Le chef du protocole du ministère des Affaires étrangères a été suspendu, mais aussi quatre autres membres de l'administration et du personnel de l'armée. Ce ne sont pas moins de six ministres qui l'ont annoncé hier, vendredi 3 mai, ensemble, lors d'une conférence de presse.

Il s'agit de trouver des responsables ; car on ne sait pas qui a laissé atterrir sur la base militaire de Waterkloof près de 200 invités venus d'Inde, pour assister au mariage de Vega Gupta. Tous les ministres, l'un après l'autre, ont assuré devant la presse qu'aucune autorisation officielle n'avait été donnée.

La famille indienne est réputée proche du pouvoir sud-africain : deux des fils du président Zuma ont travaillé comme directeurs dans des entreprises de la famille Gupta, propriétaire de nombreux intérêts en Afrique du Sud et généreux mécène du parti au pouvoir, l’ANC. La famille Gupta possède entre autres le quotidien New Age, considéré comme la voix de l’ANC.

« Incident diplomatique »

« On est proche de l'incident diplomatique », a assuré Maïté Nkoana Mashabane, la ministre des Affaires étrangères. L'ambassadeur d'Inde à Pretoria est en effet soupçonné d'avoir demandé l'autorisation d'atterrir et d’avoir triché sur la formulation pour l'obtenir. Les invités au mariage, dans la plus pure tradition indienne, sont repartis hier, mais le scandale pourrait durer. Le ministre de la Justice a promis un rapport d'enquête complet d'ici une semaine.

RFI