5ème Conférence du G5 Sahel à Ouagadougou: Les Chefs d’Etat expriment leur farouche volonté de lutter contre le terrorisme

5ème Conférence du G5 Sahel à Ouagadougou: Les Chefs d’Etat expriment leur farouche volonté de lutter contre le terrorisme

« Si nous n’arrivons pas à nous occuper de notre jeunesse, elle aura tendance à céder au terrorisme». Le Nigérien Mahamadou Issoufou, président sortant, a, à l’ouverture du 5esommet qu’a abrité Ouagadougou hier, situé l’objet principal qui a suscité  la création du G5 Sahel.

Lutter contre la pauvreté qu’exploitent les terroristes pour enrôler les jeunesses des pays sahéliens. En attendant de leur couper l’herbe sous les pieds, il fallait immédiatement mettre un terme aux activités des terroristes. Ainsi  donc est née, sur papier, la force d’intervention du G5 Sahel.

Sur papier parce que cinq ans après, le territoire que cette force conjointe  doit défendre est plus que jamais occupé par les djihadistes. Et les cinq pays qui composent le G5 sahel n’ont jamais été autant confrontés aux assauts des terroristes.

Le Burkina Faso qui accueille le sommet et va en assurer la présidence compte ses morts tous les jours. Une partie de son territoire est interdite à ses militaires et ses autorités. Ainsi que ses enseignants. Le Mali et le Niger ont inscrit dans leur conscience que le pays a cédé aussi une bonne portion de terre. Idem pour la Mauritanie. Le tchad n’est pas à cette étape mais ces forces de sécurité doivent constamment rester en éveil.

Le tableau sur le terrain est sombre. Mais les dirigeants gardent le moral

Faisant le bilan de sa gestion, Mahamadou Issoufou s’est félicité des actions menées notamment l’opérationnalisation de la force du G5 Sahel.» Le combat que nous menons est multiforme, c’est pourquoi nous avons décidé de mettre l’accent sur la prévention»,at-il ajouté. Avant de répondre aux inquiétudes concernant l’inertie de la force conjointe. «La force est opérationnelle et a déjà mené plusieurs opérations notamment dans le fuseau centre. La lutte que nous menons contre le crime organisé est une lutte pour les droits humains». Ses homologues ont salué son dynamisme et exprimé leur reconnaissance pour le travail abattu. Notamment la mise en place effective de la force conjointe.

La force spéciale du G5 Sahel existe effectivement. Seulement, elle est réduite à se protéger elle-même. Les djihadistes ne lui ont pas laissé le temps de prendre ses quartiers. Dès son installation, ils ont fait un assaut sur son site. Détruisant sa base et emportant une bonne partie du matériel flambant neuf acheté pour les combattre… Ce qui a provoqué un désespoir que comprend le secrétaire permanent du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou :« Je comprends l’impatience, mais on y arrive.

Le terrorisme est un phénomène mondial, mais on demande aux pays sahéliens, dont nous connaissons les moyens limités, de faire le travail des autres. »Le diplomate nigérien a aussi insisté sur le fait qu’il n’y aura pas de sécurité sans développement : « Il faut que les populations sentent que les états sont à leurs côtés.

C’est l’objectif de notre programme d’investissement prioritaire, dont la première phase doit débuter cette année : renforcer la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et la construction de nouvelles infrastructures. » De nouveaux objectifs ont été assignés à la force du G5 Sahel toujours confrontée à l’épineux problème de financement. Elle  devra intervenir davantage sur toutes les zones frontalières des pays du G5. Les opérations dans l’est du Burkina, près de la frontière nigérienne, seront probablement ses priorités.

La présidence du Burkina, à point nommé ?

Depuis hier, Marc Roch Christian Kaboré est aux commandes du G5 Sahel. Et ce moment où le pays est à la croisée des chemins, son rythme de vie étant imposé par les djihadistes. Qui, du reste, ont souhaité la bienvenue aux invités du pays en organisant, coup sur coup, cinq assauts la veille du sommet. Depuis 2015, plus de 300  attaques djihadistes ayant causé la mort de plus de 340 personnes ont déjà été recensées. Lundi, quatorze civils ont été tués à Kain, dans le nord. Question, le Burkina Faso parviendra-t-il à ranimer cette force spéciale antiterroriste ? « Le Burkina ne sera pas seul, assure Gilbert Zongo, point focal du G5 Sahel au Burkina. « Nous sommes cinq pays solidaires et chacun essaie de s’engager comme il peut. Au contraire, je pense que cette présidence peut servir de tribune pour attirer l’attention sur les questions prioritaires et trouver les solutions. » Les populations qui vivent le martyr placent beaucoup d’espoir en la ferme volonté des Chefs d’État de faire de la lutte contre le terrorisme une priorité.

BLEDSON MATHIEU à Ouagadougou