Et pendant ce temps…

Venance Konan
Venance Konan
Venance Konan

Et pendant ce temps…

Je vous livre ici un extrait de l’un de ses derniers écrits, publié vendredi dernier, la veille de la cérémonie d’investiture du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), au stade Félix Houphouët-Boigny : « Et pendant ce temps, au stade Félix Houphouët-Boigny du Plateau… Je le dis depuis plusieurs mois, je le redis encore aujourd’hui avec la même conviction. à moins de six mois d’une élection présidentielle, si vous n’avez encore organisé aucun meeting, ni fait personnellement aucune visite de travail, dans aucune ville du pays, ne rêvez pas. En vérité, je vous le dis, vous ne pouvez pas gagner une élection présidentielle en vous promenant dans des salons d’honneur des aéroports ou en parlant beaucoup sur les chaînes internationales. Je vous le dis très fermement, chers candidats déclarés, on ne gagne pas une présidentielle en comptant sur les échecs de son adversaire, on gagne une  élection en misant sur ses propres forces… »

Depuis samedi, je lis sur les réseaux sociaux de nombreuses comparaisons sur la capacité de remplissage du stade Houphouët-Boigny par les partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara. évidemment, les partisans de Laurent Gbagbo assurent que leur champion avait, en son temps, beaucoup plus empli le stade. Si cela peut les consoler… Et pendant ce temps, pour parler comme André Silver Konan…

Jour après jour, le Président Ouattara laboure le terrain, va à la rencontre de son peuple. Lequel de ses prédécesseurs a autant sillonné le pays en aussi peu de temps? Man, Bondoukou, Korhogo, Bouaké, Yamoussoukro, Bouaflé, Gagnoa, Bonoua, Daoukro, San Pedro, Soubré, Tiassalé, bientôt Agboville, Adzopé… Il faut noter que dans chaque région, le Chef de l’état ne se contente pas de visiter le chef-lieu. Il sillonne toutes les préfectures, faisant souvent escale dans des sous-préfectures. Qui a dit qu’Alassane Ouattara était un homme distant envers son peuple ?

Jour après jour, au fil des voyages et des rencontres avec le pays profond, le pays réel, la Côte d’Ivoire se construit. Une route ici, une centrale électrique là, un château d’eau par ici, un centre de  santé ou une école par là… L’œuvre de construction d’un pays se réalise sur le long terme et n’a jamais de fin. La puissante Amérique est toujours en construction, de même que l’Europe qui a aussi ses pauvres et ses exclus, ainsi que ses quartiers où même la police n’ose pas s’aventurer. L’œuvre de construction d’un pays se décline en actions, pas en paroles vaines, ni en inutiles récriminations et pleurs sur un passé volontairement falsifié. Chers compatriotes, notre pays nous appelle et nous devons en finir avec certains enfantillages. En 2010, au moment du choix entre les différents candidats à la présidence, j’avais écrit ces lignes (voir mon dernier livre, « Chroniques des temps de braise, p. 85) :

« Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique… »

Aujourd’hui, je suis appelé à choisir pour mon pays. Et me viennent en tête ces vers de Césaire. J’ai le choix entre une Côte d’Ivoire repliée sur elle-même dans un nationalisme aussi suranné que dangereux et une Côte d’Ivoire ouverte sur le reste du monde, à commencer par notre Afrique de l’Ouest… L’intégration économique et l’intégration des hommes et femmes de cette partie du continent sont les seules façons pour nous d’évoluer et d’offrir un avenir meilleur à nos descendants. La Côte d’Ivoire a connu sa prospérité du temps où elle était ouverte sur les autres pays de la région et sa décadence a commencé lorsqu’elle s’est repliée sur elle-même. Lequel des deux candidats qui se présentent devant moi a les meilleurs atouts pour réaliser cette intégration sans laquelle nos petits pays se condamneront à rester éternellement pauvres ? Pour moi, il n’y a pas de doute que c’est Alassane Ouattara… »

Alassane Ouattara a été désigné, samedi dernier, pour porter le flambeau du Rhdp à la présidentielle d’octobre 2015. Et pour moi, ce texte que je vous invite à lire entièrement n’a pas pris une seule ride. Nous avons, aujourd’hui, à choisir entre un homme qui construit la Côte d’Ivoire, qui la remet à l’endroit et des hommes qui, pour tout programme, veulent disputer un héritage qu’ils estiment leur être dû, sans que l’on sache comment, pourquoi et par qui. Je crois que le choix est clair pour qui a du bon sens.

 

Venance Konan