Deux ans plus tard

Côté réconciliation, beaucoup d’efforts à faire
Côté réconciliation, beaucoup d’efforts à faire
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Deux ans plus tard

en convalescence, état de santé globalement satisfaisant, mais doit mieux traiter certaines parties de son corps. Dans le détail: côté économie, bon état, quoique le niveau de la corruption commence à s’élever un peu trop.

 

Côté politique, doit être vigilant, surtout avec ses partenaires du Rhdp. Côté réconciliation, beaucoup d’efforts à faire.

 

Côté chômage des jeunes, encore plus d’efforts à faire. Le point qui attire notre attention, aujourd’hui, est celui de la réconciliation. Que dire sur la réconciliation, sinon qu’elle ne se décrète pas ! Qui peut obliger des personnes qui sont fâchées à se réconcilier ?

 

Seuls la franchise, le pardon mutuel des offenses et le temps peuvent apaiser des cœurs meurtris. Dans le cas du patient Côte d’Ivoire, la situation est d’autant plus compliquée que personne ne veut reconnaître qu’il a fait du tort à l’autre. Lorsque l’on reproche aux partisans de Laurent Gbagbo d’avoir entraîné le pays dans la guerre avec ses trois mille morts, ils rétorquent que c’est totalement faux, qu’au contraire, c’est M. Ouattara qui est responsable De cette situation, en refusant de reconnaître leur victoire décrétée par Yao N’Dré. Et jusqu’à ce jour, c’est ce que leurs journaux véhiculent, intoxiquant ainsi leurs militants et une bonne partie de la population. Tant que nous resterons dans cette logique, il est évident que rien ne bougera sur le plan de la réconciliation. Que ceux qui peuvent nous aider à nous réconcilier expliquent aux partisans de Laurent Gbagbo que ce dernier avait bel et bien perdu l’élection présidentielle, qu’ils le reconnaissent, afin que nous puissions avancer. Je comprends que, pour eux, l’admettre, c’est endosser la responsabilité de la guerre qui a suivi. Mais le pardon et la réconciliation ne peuvent s’obtenir qu’à ce prix. Le cheval de bataille de certaines Ong occidentales, depuis quelque temps, est celui de la « justice des vainqueurs ».

 

Selon elles, on ne juge que les partisans de Laurent Gbagbo et non ceux de Ouattara, ce qui serait un frein à la réconciliation. J’aimerais vraiment savoir où et quand le vainqueur a été jugé ou s’est jugé lui-même pour avoir vaincu. Toute guerre entraîne avec elle son lot d’atrocités. C’est pourquoi partout dans le monde, la guerre est abhorrée. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, si nous sommes d’accord que c’est Laurent Gbagbo qui a plongé le pays dans la guerre par son refus de reconnaître le résultat de l’élection, que c’est lui qui a commencé à commettre des massacres ; ce qui a entraîné l’intervention des ex-rebelles, après que toutes les tentatives de médiation ont échoué, il est tout à fait logique qu’il assume avec ceux qui l’ont conforté dans cette attitude.

 

Chercher, à tout prix, à juger le vainqueur, au nom d’une symétrie que je ne m’explique pas, revient à reprocher à ce dernier d’avoir vaincu. En ce moment, le jeune leader nord-coréen menace de déclencher la guerre contre son voisin du sud, le Japon et même les États-Unis. Il est évident que s’il lance une attaque, nucléaire ou non, il y aura une riposte vigoureuse. Au cours de laquelle de nombreux civils innocents perdront la vie. Jugera-t-on après les vainqueurs ?

 

A-t-on jugé les vainqueurs après la Deuxième Guerre mondiale, les guerres du Golfe, de Serbie, de Libye, de la bande de Gaza, du sud Liban ? Dans le cas de la Côte d’Ivoire, on a beaucoup parlé des tueries de Duékoué. Mais là, qui peut dire aujourd’hui qui a fait quoi, lorsque l’on sait qu’il y avait, dans cette zone, toutes sortes de milices armées par l’ancien pouvoir ? Le point sur lequel je pourrais être d’accord avec ces Ong serait s’il y avait encore des crimes commis par des pro-Ouattara, en toute impunité. Mais là aussi, la plus grande circonspection devrait être de mise, lorsque l’on sait qu’en Côte d’Ivoire, tout comme dans certains pays voisins, il existe des groupes qui n’ont pour unique ambition que de faire chuter le pouvoir de Ouattara par tous les moyens.