Changer d’image

Venance Konan
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Ajoutons à ces compagnies aériennes françaises, toutes les autres qui se bousculent pour desservir notre pays. Cela veut dire que malgré ce que peuvent dire ou écrire nos amis des « journaux bleus », notre pays est non seulement redevenu fréquentable, mais il est en plus une destination recherchée.

En décembre dernier, nous avons reçu ici, pendant une semaine, un de nos amis, directeur de l’un des plus importants quotidiens français. Il nous a avoué que lorsqu’il disait à ses proches, en France, qu’il venait passer ses vacances en Côte d’Ivoire, avec toute sa famille de surcroît, presque tout le monde se demandait s’il n’avait pas perdu la tête. Parce que nous nous étions évertués, pendant plus d’une dizaine d’années, à donner de notre pays l’image d’un pays inhospitalier, xénophobe, où chacun cherchait son Blanc à bouffer. A la fin de son séjour, lorsque nous avons demandé à notre ami ses impressions, il nous a dit qu’il avait surtout vu un pays au travail et la volonté d’un peuple et de ses autorités d’aller de l’avant. Et il a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice que nous sommes en train de bâtir, en organisant, dans notre pays, l’un des forums économiques trimestriels que son journal organise dans toute la France, avec, en filigrane, l’idée d’en faire un Davos africain. Parce qu’il a vu toutes les potentialités de la Côte d’Ivoire.

L’avion d’Air France qui arrive demain aura, à son bord, environ un demi-millier de potentiels investisseurs français et européens. Ils viennent participer au forum « Investir en Côte d’Ivoire » organisé par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire, Cepici. Il y en a d’autres qui viendront d’Amérique, d’Asie, d’Afrique, pour voir les opportunités d’investissement dans notre pays. Car, quoi qu’en disent Affi N’Guessan et les siens, notre pays se porte de mieux en mieux et attire les hommes et femmes d’affaires désireux d’investir en Afrique. Et c’est bien notre souhait que de voir des entreprises se créer en grand nombre, afin de résorber le chômage des jeunes et accroître les ressources de notre pays.

Je crois qu’à ce niveau, l’on peut dire que le Chef de l’Etat a joué sa partition. Tout comme le directeur général du Cepici. C’est désormais à nous autres, habitants de ce pays, de jouer la nôtre, en réservant le meilleur accueil possible à nos hôtes. C’est à chacun de nous de travailler à changer la mauvaise image de notre pays. Il faudrait d’abord que nous mettions de côté ce déplorable penchant qui nous pousse à vouloir escroquer ou détrousser tout étranger que nous croisons, surtout s’il a la peau blanche. Une des choses qui m’avait le plus frappé lorsque j’allais en Tunisie, c’était le sourire des habitants et l’accueil qu’ils réservaient aux étrangers. C’est plus tard que l’on m’expliqua que cela participait d’une volonté politique de l’Etat tunisien de bien recevoir les étrangers, afin de développer le tourisme. Et, avant que le « printemps arabe » ne vienne ravager ce pays et ses voisins, la Libye et l’Egypte, il était incontestablement l’un des pays africains qui pouvaient prétendre être véritablement sur la voie du développement.

L’émergence que nous promet Alassane Ouattara n’est pas une utopie. La réconciliation qu’il a souhaitée n’en est pas une non plus. On en voit les prémices. Avec tous ces potentiels investisseurs qui arrivent chez nous et tous les partisans de Laurent Gbagbo qui rentrent au pays. Travaillons tous à transformer l’essai, en faisant de notre pays à nouveau une terre d’espérance, un pays de l’hospitalité.

Venance Konan