Bonne année et au travail !

Venance Konan
Venance Konan
Venance Konan

Bonne année et au travail !

Que nous faut-il de plus pour nous convaincre que notre pays a retrouvé totalement sa place sur la liste des pays africains qui comptent et qui permettent d’espérer en une émergence rapide de notre continent ?                                               Au cours des deux dernières années, l’État de Côte d’Ivoire a travaillé pour nous et nous commençons à en voir les effets. Plus de trente ans après le lancement de ses premiers travaux, l’autoroute du Nord a, enfin, atteint Yamoussoukro et va poursuivre son chemin jusqu’à notre frontière nord. Le troisième pont d’Abidjan n’est pas encore achevé, mais il est désormais bien visible sur la lagune. De nombreuses autres routes sont en chantier ou sont sur le point de l’être. L’État continue de travailler pour nous et il n’y a pas de raison qu’il arrête de le faire.

Il serait peut-être temps que, cette année, nous prenions la résolution de travailler, à notre tour, pour notre État. Bien sûr, tous ceux qui ont un emploi quelconque, que ce soit dans le secteur public ou privé, ont beau jeu de dire qu’ils travaillent déjà pour l’État. Mais dans notre entendement, travailler pour l’État signifie ici chercher à nous améliorer, en nous efforçant de faire disparaître nos préjugés, ainsi que nos petits et grands défauts qui retardent la marche du pays. Malgré ce qu’en dira Affi N’guessan, notre pays est véritablement sur la bonne voie. Certes, tout n’est pas parfait et nous avons encore beaucoup de travail à faire. Le Chef de l’État, dans son adresse à la nation, à la veille du nouvel an, a mis le doigt sur certaines des attentes légitimes de nos populations. Si nous plaçons l’année 2014 sous le signe du travail pour l’État, notre situation s’améliorera plus vite. Car travailler pour l’État, c’est travailler pour nous-mêmes. Au fond, qu’est-ce que l’État, sinon chacun de nous, citoyens ou simples habitants de ce pays ? Nous connaissons quelques-uns de nos gros défauts. Il y a notre propension à confondre les fonds de l’État avec les nôtres, à considérer que si nous avons un salaire, c’est pour occuper un poste et que pour travailler, il faut encore nous payer, la compréhension très relative des droits de l’homme par certains agents de nos forces de l’ordre, le très peu de respect que nous avons de notre environnement, nos lois que nous nous ingénions à ne jamais respecter… Nous devrions travailler à tout cela. Mais nous pouvons faire mieux. Si, par exemple, nous nous engagions, individuellement ou collectivement, à embellir notre environnement, en curant nos caniveaux, en enlevant les mauvaises herbes, en plantant des fleurs ou des arbres autour de nos maisons, nous verrons le bienfait que cela nous fera. Et ce n’est pas quelque chose de très compliqué à faire. En cette année 2014, faisons nôtre cette phrase mythique du président américain, John Kennedy : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays. »

Le Premier ministre japonais arrive chez nous, demain. Profitons-en pour nous instruire de l’exemple de son pays qui ne s’est jamais laissé aller au fatalisme. Un pays aux conditions climatiques très rudes, régulièrement frappé par des catastrophes, mais qui y fait toujours face et reste debout. Parce qu’il a fait du travail une religion. Le Japon est à peine plus grand que la Côte d’Ivoire, avec très peu de sols fertiles et aucune richesse minière ou pétrolière. Sa population est estimée à plus de cent millions d’habitants, c’est-à-dire cinq fois celle de notre pays. Et pourtant, l’empire du Soleil-Levant arrive à se nourrir et est la deuxième ou troisième puissance économique du monde. Avec les conditions climatiques favorables que nous avons, si nous nous mettions résolument au travail, nous serions capables de nourrir au moins toute l’Afrique de l’Ouest et résorber le chômage de nos jeunes.

Bonne et heureuse année 2014 et au travail !

Venance Konan