Valorisation et durabilité du secteur du cacao: Les quatre défis de Kablan Duncan

Valorisation et durabilité du secteur du cacao: Les quatre défis de Kablan Duncan

En procédant mardi, à la salle des conférences du ministère des Affaires étrangères dans le quartier du Plateau, à l’ouverture de la 100e réunion du Conseil international de l'Organisation mondiale du cacao (Icco), le vice-Président Daniel Kablan Duncan a partagé les quatre défis à relever afin de rendre le secteur de l’or brun dynamique et surtout durable.

Changement climatique, valorisation et transformation du cacao, volatilité du cours du cacao et promotion de la consommation du cacao. Ce sont ces chantiers que le vice-Président ivoirien a appelé à mettre en œuvre par tous les acteurs intervenant dans la chaîne cacaoyère.

Pour y arriver, Daniel Kablan Duncan a exhorté toutes les parties à faire de la promotion de solutions durables leur priorité dans un contexte de préservation des ressources naturelles. Il a également appelé « à créer une prospérité partagée » dans la mesure où les producteurs, les presque laissés-pour-compte, ne perçoivent qu’entre 5% et 6% des revenus d’un secteur qui génère environ 100 milliards de dollars us (environ 55 000 milliards de FCfa). Ce qui représente entre 2 750 et 3 300 milliards de FCfa.

La Côte d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun, représentant environ 70% de la production mondiale ne tirent que 3% de cette manne. Aly Touré, porte-parole des pays producteurs, à l’ouverture des travaux, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer ce qui paraît injuste pour lui. « C’est un scandale. Cette donne doit changer et elle changera », a-t-il promis.

Faible consommation africaine

Dans un contexte où la consommation en Afrique reste marginale (4% de la production et environ 500 g par habitant contre 4 à 12 Kg en Europe), le Vice-président suggère une nouvelle approche orientée sur des habitudes de consommation du chocolat ou des produits du cacao dès le bas âge et un rapprochement vers des pays émergents comme l’Inde, la Chine, la Russie, le Brésil. Ces pays représentent d’importants marchés pour le secteur. Une aubaine que la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial (environ deux millions de tonnes) pourrait saisir.

Conscient que la volatilité des cours des matières premières « est un véritable problème qui plombe l’économie du pays », Kablan Duncan a rappelé la nécessité de trouver des « solutions durables ». Car, pour lui, « le juste est indispensable » si la filière se veut pérenne. Cette position, Souleymane Diarrassouba, le ministre du Commerce et de l’Industrie qui la partage, pense également qu’il est nécessaire de « renforcer le lien production-transformation » pour apporter de la valeur ajoutée à l’or brun.

Si Régis Méritan, porte-parole des pays importateurs de l’Union européenne, juge nécessaire de « continuer à assurer cette durabilité du cacao et l’amélioration du revenu » des producteurs, il insiste également sur la nécessité de mettre un accent sur la lutte contre la déforestation et le dérèglement climatique.

Pour cette 100e réunion du Conseil international du cacao, où plusieurs recommandations sont attendues, la question du revenu des producteurs se trouve également au centre des préoccupations. Pour son président, Philippe Fontayne, il faut « faire bouger les lignes » dans la filière au profit de tous les acteurs. Cela devrait passer par un plan stratégique d’action.

ANOH KOUAO