Urbanisation: 20% des Abidjanais vivent dans des quartiers précaires

Le maire d’Attécoubé, Danho Paulin Claude, a salué cette étude qui va permettre aux mairies d’avoir des données fiables.
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Urbanisation: 20% des Abidjanais vivent dans des quartiers précaires

Vingt pour cent de la population, soit ¼ des Abidjanais,  vivent dans des quartiers précaires, dans une situation de pauvreté extrême. C’est ce que l’on retient de la cérémonie de lancement officiel  des restitutions/ validation des diagnostics des quartiers précaires des 13 communes du District d’Abidjan qui  a eu lieu, hier, dans la salle des jeunes d’Attécoubé. Ce projet prend en compte 137  lieux d’habitation dont 37 à Yopougon, 21 à Abobo et 17 à Attécoubé. Il a été financé à hauteur de 200.000.000Fcfa par la Banque mondiale, par le biais de Cities alliances et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Le coordonnateur, Touré Mamadou, a indiqué que  les populations ont exprimé des besoins qui ont été consignés dans le rapport. Ils s’articulent autour de problèmes majeurs liés à la qualité de vie.   « Ils veulent que leur quartier soit assaini, en ce qui concerne la gestion des ordures, des eaux usées ». Il cite le cas des canalisations à réaliser ou à réhabiliter. « Dans certains quartiers, des canalisations existent, mais elles sont obstruées par des ordures ou par des eaux polluées». Il est également question de sécurité dans ces quartiers qui seraient des repaires de bandits. Le problème de cohésion sociale se pose également dans ces lieux d’habitation du fait de la migration de la population d’un quartier à un autre durant la crise.

A propos des actions à mener, Touré Mamadou a indiqué qu’il serait difficile d’accéder aux doléances des populations installées sur des sites dangereux. « Nous allons trouver des sites provisoires ou définitifs pour que leurs conditions de vie soient améliorées », a-t-il indiqué.

Mme Agnès Gnammon-Adiko, coordonnateur du Programme d’appui à la sécurité urbaine (Pasu), a précisé que ce projet s’est imposé du fait de la croissance continue de la population estimée à 22 millions d’habitants. Mais aussi du fait de l’urbanisation non maîtrisée accentuée par un exode rural massif. Ainsi que la crise du logement. Elle a également cité le flux migratoire des populations déplacées vers le sud, de sorte qu’Abidjan est passée de 3 à 6 millions d’habitants. Ce qui a favorisé la naissance de nouveaux habitats spontanés et l’amplification de ceux qui existaient déjà.

Pour le maire d’Attécoubé, Danho Paulin Claude qui représentait le président de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci), cette étude va permettre aux mairies d’avoir des données fiables, leur permettant de comprendre le phénomène d’urbanisation sauvage des quartiers précaires. De mieux connaître ses habitants, et les raisons profondes de leur présence dans la précarité. « Nous allons mettre sur pied un plan d’action pour corriger cette précarité, dans les années à venir, en mobilisant des ressources». C’est l’objectif visé par cette étude.

Selon Aïssata De, directeur pays du programme, aucune politique de développement ne peut être construite sur la base d’a priori. Bien au contraire, la chaîne prospective programmation, planification, budgétisation et suivi-évaluation exige une rigoureuse étude de départ, des données quantitatives et qualitatives de base afin de se fixer des objectifs réalistes et réalisables.

Marie-Adèle Djidjé