Transit marchandise: Le déficit des moyens de transport, un handicap pour le port d’Abidjan

Le directeur général du Port d’Abidjan, Hien Sié, rassure les opérateurs économiques des pays de  l’Hinterland au sujet de leurs préoccupations, depuis dimanche dernier.
Le directeur général du Port d’Abidjan, Hien Sié, rassure les opérateurs économiques des pays de l’Hinterland au sujet de leurs préoccupations, depuis dimanche dernier.
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Transit marchandise: Le déficit des moyens de transport, un handicap pour le port d’Abidjan

Il n’y a plus de doute. L’insuffisance des moyens de transport est devenue un handicap pour le Port d’Abidjan dans la concurrence que lui livrent les autres ports de la sous-région. Et ce, dans le transport des marchandises en provenance des pays n’ayant pas de façade maritime. A savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

A Bamako, où le directeur général du Port autonome, Hien Sié, et les représentants des structures membres de la communauté portuaire d’Abidjan ont échangé pendant trois jours avec les opérateurs économiques de ce pays, ce problème a été soulevé. Et mercredi, dès leur arrivée dans la capitale burkinabé, ils ont été accueillis par la même préoccupation: « Il y a des difficultés d’évacuation des marchandises à partir d’Abidjan», a-t-on entendu. Ces difficultés d’évacuation sont liées au manque de camions et à l’insuffisance de wagons chez Sitarail, la compagnie qui a en main la concession du transport ferroviaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Il y a un cas pathétique qui illustre ce handicap. C’est celui du groupe industriel Hage, spécialisé dans la production et la distribution de matériaux de construction. Ses dirigeants ont interpellé la direction générale du Port sur cette réalité qui les a éloignés du corridor ivoirien au profit d’autres destinations. En effet, en 2011, alors que l’entreprise avait fait venir 5000 tonnes de marchandises au port, les dirigeants de Sitarail ont expliqué qu’ils ne disposaient pas de moyens suffisants en termes de wagons, pour transporter à temps ces cargaisons à Ouagadougou. L’importateur a alors décidé de passer par la route. Là, encore, il y avait un autre problème.

Les services des Douanes ont opposé un refus pour le changement des documents douaniers. Il a fallu de longues discussions pour que cette administration accepte, enfin, que la marchandise puisse être acheminée par la route. Mais, que de temps perdus ! Avec pour conséquences, l’arrêt des usines et des pénalités de 100 millions de francs pour les frais de magasinage. Fort heureusement, en ce qui concerne les pénalités, la direction générale du Port a accordé une exonération de 75%. Quant aux 25% restants, les discussions sont en cours.

La conséquence de tout cela, c’est que le groupe Hage, première entreprise métallurgique du Burkina Faso et ses capacités de passage annuel de 600 conteneurs, a quitté le Port d’Abidjan. Aujourd’hui, il travaille avec d’autres ports. Mais, le président directeur général, Joseph Hage veut que les uns et les autres retiennent bien que «nous sommes partis malgré nous (…)». Et que sa société est prête à revenir si la situation redevient favorable.

Tout comme le groupe Hage, ce sont tant d’autres opérateurs de l’hinterland qui espèrent que la difficulté de transport que le groupe Smaf international du Burkina Faso qualifie de «gros problème» se règlera assez vite pour qu’ils puissent travailler avec aisance avec «leur port naturel». Et ne pas partir ailleurs pour que «le terme naturel ait tout son sens», comme l’a déclaré le directeur général du Port, hier, lors des échanges de la délégation avec la société nationale burkinabé des hydrocarbures (Sonabhy).


Alakagni Hala
Envoyé spécial à Ouagadougou