Réunion des ministres de l’économie : Les experts ouvrent les débats, ce matin

Dr René Kouassi N’Guettia, directeur des affaires économiques de la Commission de l’Ua
Dr René Kouassi N’Guettia, directeur des affaires économiques de la Commission de l’Ua
Dr Renu00e9 Kouassi Nu2019Guettia, directeur des affaires u00e9conomiques de la Commission de lu2019Ua

Réunion des ministres de l’économie : Les experts ouvrent les débats, ce matin

Normal 0 21 false false false FR X-NONE X-NONE

 

 

 

 

La sixième réunion conjointe de la Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances, de la Planification du développement économique de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea)  et de la Conférence des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union africaine s’ouvre, dès ce matin, à l’hôtel Ivoire. Ce sont les experts issus de ces ministères qui donnent le coup d’envoi des travaux.

 

Trouver les voies de transformation du  potentiel de l’Afrique en richesse pour faire du continent le prochain moteur de la croissance mondiale. C’est l’orientation des travaux des experts qui se poursuivront jusqu’à mercredi prochain.  En effet, lors de la cinquième réunion annuelle conjointe, un constat a été fait.  L’Afrique dispose d’un potentiel important pour tirer la croissance mondiale. « Durant les dix dernières années, en particulier avant la crise financière mondiale de 2008, l’Afrique a connu une croissance accélérée. Malgré les retombées de la crise mondiale, la performance économique du continent reste appréciable. En 2012, plus de 80 % des pays africains ont affiché une croissance supérieure à la moyenne mondiale de 2,7%», expliquent les spécialistes de la Cea et de l’Ua. Cela, dans leur document de synthèse de la réunion des économistes africains tenue au début du mois à Dakar sur le thème : « L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique ».

 

Pour ces économistes africains, «cette croissance demeure toutefois très vulnérable aux chocs externes et ne s’est pas traduite, pour la plupart des pays, par une création significative d’emplois».

 

La cause principale de cette vulnérabilité du continent reste sa dépendance de l’agriculture et des produits de base pour ses résultats économiques. «L’Afrique est aussi la région la moins diversifiée dans le monde, tant sur le plan de la gamme de sa production que de ses produits d’exportation», note ce rapport conjoint de la Cea et de l’Ua.

 

à la réunion d’Abidjan, il sera question de faire en sorte que la dynamique de croissance actuelle résiste mieux aux chocs externes, se traduise par les résultats économiques et sociaux voulus et conduise véritablement au développement.

 

à ce niveau, Dr René Kouassi N’Guettia, le directeur des affaires économiques de la Commission de l’Ua, est formel. Selon lui, l’émergence économique de l’Afrique et sa transition de continent à faible revenu au statut d’économie à revenu intermédiaire ne se réaliseront pas sans que change la structure économique – qui ne doit plus être principalement agraire, mais industrielle – et que l’on tire le meilleur parti des réserves importantes du continent en ressources naturelles et agricoles. « L’industrie reste la clé de l’émergence », dit-il. L’industrialisation, au dire de Dr Kouassi N’Guettia, réussit grâce à une politique engagée des décideurs. Donc, la transformation de l’économie africaine, à l’en croire, va considérablement stimuler la performance économique des pays et sortir beaucoup d’Africains de la pauvreté par le biais de la création d’emplois et de richesse.

 

Tout comme le directeur des affaires économiques de la Commission de l’Ua, les économistes africains à leur congrès de Dakar souhaitent une politique volontariste des Etats du continent. « Pratiquement tous les pays performants d’aujourd’hui ont activement soutenu et protégé leur industrie grâce à des politiques et des institutions spécifiques. Contrairement à certaines idées reçues qui attribuent souvent le succès des économies occidentales au laisser-faire et au libéralisme, l’histoire montre que les politiques industrielles, commerciales et technologiques ont été les principaux instruments ayant rendu possible leur transformation structurelle réussie », notent-ils dans leur conclusion.

 

Signe encourageant pour la réalisation de ce rêve de l’émergence. Six Etats africains font partie du top 10 des pays dont la croissance économique est la plus rapide au monde. Il s’agit  de l’Éthiopie, du Ghana, du Mozambique, de la République démocratique du Congo, de la Tanzanie, et de la Zambie. Ces derniers affichent un taux de croissance d’au moins 7%. Et la Cea et l’Ua de conclure à cet effet : « L’optimisme que suscite l’économie africaine dans le monde a conduit certains commentateurs à lui prédire une croissance moyenne qui dépasserait celles des économies asiatiques dans les cinq ans à venir ». Ceci est possible et même assez rapidement, mais avec une véritable politique industrielle.

 

La rencontre d’Abidjan sera donc un tournant pour l’économie africaine qui veut inverser les tendances de ses agrégats. Un solide programme d’industrialisation mettant l’accent sur les produits manufacturés à la place d’une économie dominée par les  exportations de matières premières, notamment le pétrole, les métaux et les produits agricoles.

 

Doua Gouly