Régulation financière: Les experts en quête d’efficacité et de performance

Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan (3e à partir de la gauche) assisté de  la ministre chargée de l’économie et des finances, Nialé Kaba ont pris une part active à la conférence.
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Régulation financière: Les experts en quête d’efficacité et de performance

La rencontre d’Abidjan est l’occasion pour l’Institut francophone de régulation financière (Ifrefi) créé en 2002 et qui s’est donné pour mission de promouvoir la formation, la coordination et la coopération entre ses membres, de faire, entre autres, le point sur la conjoncture économique et financière et, particulièrement, un focus sur les marchés émergents. Mais aussi les évolutions institutionnelles et règlementaires dans les juridictions respectives avec, en filigrane, la recherche de l’efficacité pouvant permettre aux régulateurs d’assurer au mieux les missions de régulation et de supervision des marchés financiers...
Ce sont autant de thématiques dont l’intérêt est devenu manifeste depuis la crise financière internationale de 2008 qui a eu – et continue d’avoir - des conséquences néfastes sur l’économie réelle, c’est-à-dire le secteur productif, notamment dans les pays développés. Dont dépendent fortement, on le sait, les économies de l’Uemoa.

Les mesures prises en zone franc

Dans son discours d’ouverture de cette 13e réunion des régulateurs du système financier dans l’espace francophone, le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a salué cette initiative qui vise à renforcer les capacités de ces derniers à travers des réflexions et échanges sur les enjeux et défis actuels. Car «la crise financière internationale survenue en 2008 a mis en évidence les faiblesses de la régulation et de la surveillance du système financier », a-t-il rappelé. Non sans souligner que face à cette situation, les autorités de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) se sont voulues proactives en mettant en place, en 2010, un comité de stabilisation du cadre financier dans cet espace. Et ce, en vue de renforcer la surveillance du marché financier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf), créé en 1996, et membre de l’Ifrefi, a été rendu plus actif et innovant pour mieux jouer son rôle en tant qu’organe de tutelle et de contrôle du marché financier régional.

Veille permanente

Pour Christian de Boissieu, économiste, auteur de plusieurs ouvrages de référence et membre du Collège de l’Amf-France, représentant le président de l’Ifrefi, les défis qui se présentent, aujourd’hui, aux régulateurs des marchés économiques et financiers sont nombreux. Cela, parce qu’ils n’ont pas vraiment vu la crise financière de 2008 venir. Alors que ses prémices remontent à août 2007. Même si cette dernière a pu être jugulée, il n’en demeure pas moins vrai que la crise de l’euro qui se règle tant bien que mal rappelle, à toutes fins utiles, que la veille doit être permanente pour limiter les risques systémiques sur l’économie productive. « Le rôle du régulateur s’accroît dans le nouveau contexte qui se caractérise par la globalisation de la finance. Nous devons donc travailler à la transparence de l’information financière, lutter contre les dérives financières avec cette tendance à se déconnecter de l’économie réelle », a averti le représentant du président de l’Ifrefi. Qui souligne avec conviction ce qui suit : « Pour moi, le rôle de la finance, c’est de lutter contre le chômage, le sous-investissement par le financement ». Dans cette vision, poursuit cet économiste français, « le régulateur financier doit faire en sorte que la sphère financière soit mise au service du secteur productif. Cela permettra au système financier et bancaire, souvent mis au banc des accusés, d’être sociable, socialisant et participatif ».

Appui au développement

En somme, il s’agit, ici, d’inviter le secteur financier à aider au développement des initiatives privées individuelles ou collectives, à restaurer la confiance que les usagers avaient en lui. Christian de Boissieu a plaidé pour que les pays émergents et ceux en développement prennent résolument leur place dans l’évolution financière mondiale, en tenant, bien sûr, compte de leurs spécificités. Toute chose qui s’inscrit dans la volonté des autorités monétaires et financières de la sous-région de «faire du marché financier régional de l’Uemoa, une place financière africaine attractive et sécurisée pour un financement durable des économies de l’union ». Dixit Jeremias Antonio da Cruz Pereira, président du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, organisateur de cette 13e réunion.

Gooré Bi Hué