Relance de la filière coton: Les acteurs proposent des solutions

Relance de la filière coton: Les acteurs proposent des solutions

Relance de la filière coton: Les acteurs proposent des solutions

La filière coton de Côte d’Ivoire ne se porte pas bien. D’où l’organisation, du 8 au 10 mai, à la salle de conférences de la Compagnie ivoirienne de développement du textile (Cidt) de Bouaké, d’un atelier pour la relance de la filière. Le thème: « Bilan agronomique de la campagne 2016/2017 en vue de l’élaboration du plan stratégique de relance de la filière coton ». L’atelier a été organisé par l’Intercoton dans le cadre de l’exécution du Projet d’appui au secteur agricole de Côte d’Ivoire (Psac) et financé par la Banque mondiale.

La production cotonnière ivoirienne dont la relance a été amorcée lors de la campagne 2013/2014, après avoir atteint 452 000 t de coton graine en 2014/2015, a connu, depuis lors, une chute significative. Ce sont 310 000 t de coton qui ont été enregistrés durant la campagne 2015/2016. Même si une légère hausse a été constatée à l’issue de la campagne écoulée avec une production de 328 000 t et un rendement à l’hectare de 951 kilogrammes.

Pendant ce temps, au Mali et au Burkina Faso, leurs productions ne font qu’augmenter. Celles-ci oscillent entre 600 et 700 000 t. Aussi les acteurs de la filière ont-ils pris conscience de l’urgence à agir pour  que cette spéculation qui occupe des milliers de paysans dans la grande partie nord du pays ne disparaisse pas. Sans compter que cette éventualité constituerait un manque à gagner pour l’économie nationale.

Face à la gravité de la situation, à l’ouverture des travaux, Jean Baptiste Silué, secrétaire exécutif de l’Intercoton, n’a pas manqué d’interpeller la conscience professionnelle des techniciens. « Nous avons tenu à organiser cet atelier pour qu’ensemble, nous puissions réfléchir et proposer des solutions pour une nouvelle relance de cette filière qui, pour beaucoup d’entre nous, nous a permis d’être scolarisés et de devenir ce que nous sommes aujourd’hui dans la vie active », a-t-il déclaré.

Mais qu’est-ce qui entrave réellement l’évolution de la filière? Le secrétaire exécutif de l’Intercoton pointera du doigt la faible pluviométrie au cours du mois de juin qui est la période de semis, la mauvaise préparation du sol par les producteurs, le non-respect par ces derniers de l’itinéraire technique du cotonnier et des doses de produits à l’hectare.

De même que l’indisponibilité grandissante de la main- d’œuvre pour les travaux champêtres du fait de l’orpaillage artisanal dans certaines zones. Sans oublier l’innovation relative au champ école qui n’a pu être mise en place, la virescence florale observée dans certaines zones sur les semis précoces, la persistance des jassides sur tout le long du cycle du cotonnier, la faible densité de semis, la vente illicite des intrants agricoles…


Les recommandations des commissions techniques

Les quatre commissions mises en place ont travaillé sur les thèmes : « Les axes d’amélioration de nouveaux programmes de recherche », « les axes  d’amélioration du conseil agricole et de l’efficacité des intrants », « Les  2e et 3e transformateurs : questions liées à la fibre et à la qualité de la graine » et enfin, « les menaces pesant sur la filière et leur mitigation ».

Les travaux ont débouché sur des ébauches de solutions. Concernant le changement climatique, les participants ont proposé un nouveau cycle cultural adapté à la situation. Quant à la baisse de la qualité des intrants, les acteurs ont lancé un appel pressant à l’État de Côte d’Ivoire et au Conseil du coton et de l’anacarde pour la création d’une brigade de suivi de la qualité des intrants utilisés par les cotonculteurs.

Se penchant sur l’orpaillage qui prend de l’ampleur dans les zones cotonnières, ils ont pris la résolution d’entreprendre des campagnes de sensibilisation afin d’y faire face. Autre difficulté et non des moindres à laquelle les experts ont décidé de faire face, c’est la mauvaise qualité des semences.

En la matière, ils constatent qu’avec le Centre national de recherche agronomique (Cnra), les semences de bonne qualité sont produites de la G0 à la G3. Qui sont des semences de base et de pré-base. À partir donc de la G3, l’interprofession distribue ces semences aux sociétés cotonnières pour leur multiplication.

Les acteurs ont proposé que cette multiplication des semences soit mutualisée et qu’il y ait un suivi rapproché de cette production de semence pour avoir une semence de qualité destinée aux producteurs.

Au terme de l’atelier, la soixantaine de participants de toutes les composantes de la filière cotonnière ainsi que certains cabinets sont repartis satisfaits et surtout convaincus que ces propositions de solutions vont contribuer à redonner vie à la filière coton.


CHARLES KAZONY
Correspondant régional

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