Protection de la forêt ivoirienne: Les partenaires non gouvernementaux au cœur de la stratégie

Protection de la forêt ivoirienne: Les partenaires non gouvernementaux au cœur de la stratégie

Du séminaire gouvernemental sur la préservation et la réhabilitation de la forêt ivoirienne organisé hier, à la salle des Pas perdus au Palais présidentiel, il ressort que les partenaires locaux et extérieurs du gouvernement ont souhaité avoir une implication plus importante dans l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale.

Une meilleure gouvernance du secteur a également été recommandée, en plus de l’intervention d’auditeurs extérieurs, afin de s’assurer de la meilleure mise en œuvre possible de la politique nationale et de la préservation des intérêts des populations.

Un contrôle davantage renforcé de l’action du secteur privé – notamment dans les réserves naturelles – fait partie des recommandations faites par les participants aux travaux. En outre, les échanges ont permis aux acteurs de s’accorder sur la nécessité d’apporter des aménagements au nouveau code forestier avant sa présentation au Chef de l’État et au Parlement.

Réunir les expertises locales et extérieures

En donnant le top départ des travaux qui marquent le début de l’élaboration de la stratégie nationale de préservation et de réhabilitation de la forêt ivoirienne, le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, a réitéré la volonté du gouvernement d’ouvrir le débat à des organismes extérieurs à travers une approche participative pour plus d’efficacité.

À travers cette méthode, il entend s’attaquer aux causes profondes de la destruction accélérée de la forêt ivoirienne. Au dire du chef du gouvernement, celles-ci ont pour noms: « L’agriculture extensive, l’exploitation mal maîtrisée des forêts pour satisfaire les besoins de bois d’œuvre et de bois d’énergie et l’insuffisante capacité de la puissance publique à faire respecter sur le terrain ses textes censés protéger les forêts ».

Amadou Gon Coulibaly a assuré de l’engagement du gouvernement à adresser efficacement les différentes questions, en collaboration avec les partenaires nationaux et extérieurs. Selon lui, l’objectif visé est d’enrichir le débat avec la contribution de tous, en vue de faire des choix stratégiques avisés et de prendre des mesures efficaces et viables. «Comme vous le constatez à travers la qualité des invités du gouvernement à cette rencontre, la tenue de ce séminaire, et d’autres qui suivront, traduit bien la volonté du gouvernement d’ouvrir le débat sur les importants sujets concernés à d’autres acteurs nationaux et extérieurs dont l’expertise est avérée et l’opinion pertinente », a-t-il expliqué.

Toutes les préoccupations prises en compte

Les données disponibles montrent que la forêt ivoirienne est passée de 7 850 864 ha (soit 24,36 % du territoire national) à 5 094 452 ha (soit 15,81 %) en 2000, pour atteindre 3 401 146 ha (soit 10,56 %) en 2015. Le ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, qui a fait un état des lieux, a également répondu aux préoccupations des partenaires. Il a recueilli leurs avis à l’effet de les prendre en compte dans la dernière mouture du prochain code forestier et de la stratégie nationale à venir.

Ont pris part aux travaux la plateforme des Ong de l’environnement et le regroupement des Acteurs ivoiriens des droits humains (Raidh) représentant la société civile. La rencontre a également enregistré la participation du secteur privé représenté par des industriels de la filière bois et ceux du cacao à travers World Cocoa Fundation. Sans oublier les institutions de recherche aux niveaux national et international, les partenaires techniques et financiers, le directoire de la Chambre des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire.

ABOUBAKAR BAMBA