Projet de loi relatif au code forestier: S.O.S forêts invite les députés à examiner le dossier en profondeur

Dr. Egnankou Wadja Mathieu, le président de l’Ong S.O.S forêts (centre) invite à élever la question de la forêt au rang de priorité nationale.
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Projet de loi relatif au code forestier: S.O.S forêts invite les députés à examiner le dossier en profondeur

Face à la presse hier, à Cocody, son président, Dr Egnankou Wadja Mathieu, a réaffirmé cette position à l’occasion d’une conférence de presse. « Depuis 2017, il est de plus en plus question d’une nouvelle loi.

Cette dernière, au lieu de corriger les insuffisances de la loi de 2014, fait plutôt la part belle à la notion d’agro forêts », explique le président de S.O.S forêts. Toujours, selon lui, « l’analyse approfondie de cette loi adoptée en Conseil des ministres, donne à cette notion une connotation négative puisqu’elle tend à tolérer les cultures de rente telles que le cacao et le café dans les forêts classées ». La conférence de presse de cette Ong est la première d’une série qui devrait se dérouler tout au long de l’année.

Face à ce constat, le conférencier fait remarquer que pour les autorités forestières initiatrices de cette nouvelle loi, la préservation, la réhabilitation et l’extension des forêts en Côte d’Ivoire passent par la promotion des agro forêts. D’autant que, comme il l’explique, l’expérience montre que dans le pays, la cohabitation de la forêt et des cultures de rente « ne fait pas bon ménage ». S’appuyant sur le cas de l’enclave proposée dans le parc national de la Marahoué, « l’exemple est très édifiant ». « Cette enclave a eu pour conséquence la disparition de toute la partie forestière de ce parc », conclut-il.

Depuis le début du siècle dernier, la superficie de la forêt ivoirienne n’a cessé de diminuer. Elle est passée de près de 16 millions d’hectares vers les années 1900 à environ 2,5 millions d’hectares en 1985, selon les chiffres de la Société de développement des forêts (Sodefor).

En dépit de toutes les dispositions prises par l’Etat pour demeurer un pays forestier, les ressources forestières sont en diminution croissante et régulière. Tous les ans, ce sont environ 200 000 hectares de forêts qui disparaissent. Infiltration des forêts classées, culture intensive, feux de brousse, textes peu adaptés, etc., sont entre autres, les raisons qui ont contribué à réduire le couvert forestier ivoirien.

Face à l’urgence, l’Ong S.O.S forêts préconise que les questions de forêt soient élevées au rang de priorité nationale, que les états généraux de la forêt, de la faune et des ressources en eau soient conduits jusqu’à leur terme. L’Ong recommande également la mise en place d’un programme d’amélioration de la gouvernance forestière, que toutes les forêts classées soient dotées d’un plan d’aménagement, que la société civile soit impliquée dans la gestion des ressources forestières. Par ailleurs, elle suggère que l’agro-forêt soit pratiqué uniquement dans le domaine rural.

ANOH KOUAO