Préservation du Parc national de Taï/Pr. Joseph Séka Séka : « Il ne s’agit pas d’exproprier les populations concernées… »

Préservation du Parc national de Taï/Pr. Joseph Séka Séka : « Il ne s’agit pas d’exproprier les populations concernées… »

« Il ne s’agit pas, et j’insiste, d’étendre le parc national de TaÏ ou d’exproprier les populations concernées. Mais, de concilier les impératifs socioéconomiques et environnementaux. C’est un défi énorme mais pas impossible ». C’est en ces termes que le Pr Joseph Séka Séka, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a ouvert l’atelier de validation du processus préparatoire du projet intitulé : Conversation de la biodiversité dans le complexe des forêts tropicales de Taï-Grebo-Sapo, le 18 avril 2019, à l’hôtel Ibis au Plateau.

Cette rencontre qui a duré deux jours avait pour objectif de valider le rapport d’étude de faisabilité réalisé par un cabinet international et faire les choix des corridors à ériger. Cet atelier a servi à prendre des décisions et définir des check-points pour veiller à la conservation et la préservation des forêts entre la Côte d’Ivoire et le Liberia. Une vingtaine d’acteurs de toutes les parties prenantes y ont pris part. A cette occasion, le ministre a tenu à rassurer les uns et les autres sur le fait que l’opération en cours n’est pas destinée à « déshériter les populations, mais de mettre en place des mécanismes pour la préservation de l’environnement ». « Nous menons des actions concertées avec les populations riveraines pour leur expliquer la nécessité de préserver la biodiversité et d’exercer leurs activités économiques sans impacter négativement cet écosystème naturel », a clarifié Joseph Séka Séka. Qui a insisté sur le fait que « toutes les parties prenantes sont impliquées pour que les solutions, les décisions et résolutions qui sortiront ce cet atelier soient acceptées de tous ». Un comité national de pilotage a été d’ailleurs mis en place afin de garantir les intérêts des populations et de l’ensemble des parties prenantes.

En effet, ce complexe qui comporte une biodiversité importante subit des pressions des activités humaines, commerciales et économiques. Et si l’on n’y prend garde, « nous risquons d’arriver à la disparition de ce corridor de préservation de notre environnement et de la diversité biologique », a prévenu le Pr Séka Séka. C’est la raison pour laquelle le gouvernement ivoirien et celui du Liberia, en partenariat avec la République fédérale d’Allemagne à travers la Giz et la Kfw, ont décidé de mettre en place un système et outil de protection de cet environnement par l’adoption d’un projet qui permette de préserver ce bloc forestier entre la Côte d’Ivoire et le Liberia. Avec ses deux composantes, cette initiative vise à établir une zone de conservation transfrontalière entre le parc national de Taï et les aires protégées du Liberia.

Le directeur du bureau d’Abidjan de la Banque allemande de développement, la Kfw, était à l’ouverture de cet atelier pour marquer l’engagement de son pays auprès des autorités ivoiriennes. « Le montant qu’apporte l’Allemagne à ce projet, à travers la Kfw s’élève à 5 millions d’euros, l’équivalent de 3,3 milliards F Cfa », a indiqué Andreas Fikre-Mariam.

GUY-ASSANE YAPY