Portefeuille des projets financés par la Banque mondiale: Gon Coulibaly réoriente la méthodologie de gestion

Portefeuille des projets financés par la Banque mondiale: Gon Coulibaly réoriente la méthodologie de gestion

Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a appelé, hier, les responsables des unités de gestion des projets financés ou cofinancés par la Banque mondiale à faire connaître clairement et dans les meilleurs délais leurs besoins de financement, notamment pour ce qui concerne la contrepartie ivoirienne.

Pour ce faire, il les a invités « à mettre à la disposition du secrétariat d’État en charge du Budget des programmations annuelles de besoins en ressources en contrepartie pour une optimisation des allocations ». L’objectif étant d’engager le gouvernement dans la dynamique d’une « approche masse critique de financement souhaitée par le Président de la République - et partagée par l’ensemble des responsables de la Banque mondiale – pour impulser de façon irréversible la transformation de notre économie ».

C’était lors de la cérémonie d’ouverture de la 7e Revue du portefeuille des projets financés ou cofinancés par la Banque mondiale dont le thème générale est « Amélioration de la performance des projets à travers une bonne préparation et une utilisation efficiente du système pays », à l’auditorium de la Primature.

Le chef du gouvernement a également appelé les ministres bénéficiaires des projets à inscrire, en réunion de cabinet de leurs Départements, un point sur l’état d’avancement des projets et à en faire des comptes rendus trimestriels en Conseil de gouvernement. « Je signerai une lettre-circulaire à cet effet dans les prochains jours », a-t-il annoncé.

Amadou Gon Coulibaly a aussi décidé de saisir officiellement les responsables de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao), pour plus de diligence dans le traitement des requêtes pour l’ouverture de comptes dédiés aux projets.

Le Premier ministre n’a pas manqué d’exprimer son souhait de travailler avec les équipes de la Banque mondiale pour permettre aux différents dossiers d’atteindre la maturité la plus avancée possible avant leur passage devant le Conseil d’administration de l’institution. Parce qu’il dit vouloir maintenir le cap « très satisfaisant de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Banque mondiale ».

« Un exemple de coopération réussie »

Tout en se félicitant de la prise en compte des priorités du gouvernement organisées sur la base des attentes des populations, Gon Coulibaly a salué la mise en place par la Banque mondiale de nouveaux instruments de financement que sont notamment le Bird Enclave pour la compétitivité de l’anacarde et un autre pour le cacao en cours de préparation. Il a aussi souligné l’appui important de la Banque dans la stratégie d’orientation de l’action gouvernementale vers plus de social, à travers un soutien franc au PS-Gouv 2019-2020.

Le Premier ministre a donc salué le niveau des interventions de l’institution de financement multilatérale qui est passé d’environ 33 milliards de Fcfa (600 millions de dollars) en 2015, avec un portefeuille de 18 projets, à environ 1 430 milliards de Fcfa (2,6 millions de dollars) en 2019, soit une progression d’environ 400 % correspondant au financement de 28 projets.

C’est pour maintenir cette bonne dynamique que le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Koné, a exigé des coordonnateurs de projets que le taux de décaissement de 20 % soit atteint d’ici à la fin du mois contre 15,35 % actuellement, conformément à la volonté du Président de la République. Cela correspond à un décaissement de plus de 161,15 milliards de FCfa (293 millions de dollars) contre environ 130 milliards de Fcfa (235 en 2018) représentant 12 % pour l’année dernière.

Quelques défis à relever

Des échanges entre les autorités ivoiriennes et la Banque mondiale, il ressort qu’il faut une prise en charge diligente des nouveaux projets, notamment le Pacoga, le Spark et le Brt. Davantage d’efforts devront aussi être faits dans la préparation des projets pour leur mise en œuvre fluide et efficiente, sans oublier de traiter les lenteurs liées au démarrage desdits projets.

Après analyse du diagnostic fait par la Banque mondiale, les parties ont convenu de faire en sorte qu’il y ait un engagement plus poussé des acteurs de la chaîne de dépense. Ils ont également souhaité une plus grande efficacité des unités de coordination des projets (Ucp).

ABOUBAKAR BAMBA