Pollution: Aller au-delà de la limitation d’âge

Pollution: Aller au-delà de la limitation d’âge

Deux décrets pris en Conseil des ministres le 6 janvier matérialisent cette volonté. Cette décision courageuse a été saluée par les transporteurs notamment le Haut conseil des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire (Hcetrci) dont le directeur général, Ibrahim Diaby, déclarait le 11 décembre 2017 ceci: « la mesure du gouvernement va permettre de lutter contre la vétusté du matériel roulant en Côte d’Ivoire. Le transporteur aura désormais un matériel à partir duquel il peut faire des projets à moyen ou long terme pour rentabiliser son affaire ».

Même s’il y avait quelques hésitations, après des discussions que les acteurs ont eues avec le ministre des Transports, ceux-ci ont perçu le bien-fondé des mesures gouvernementales. Il n’y a donc plus d’obstacle à l’application de ces nouvelles dispositions qui entrent en vigueur dès la fin de ce mois.

Maintenant qu’on a fermé la porte du pays aux véhicules susceptibles de polluer l’air ivoirien, le défi à relever sera de veiller à interdire la mise en circulation de véhicules qui crachent la fumée à vue d’œil. Sur ce point, le ministre a annoncé le renforcement du contrôle automobile. Ainsi, le gouvernement veut autoriser d’autres sociétés à offrir le même service aux côtés de la Sicta. Raison évoquée, couvrir mieux le territoire national et rapprocher davantage le contrôle automobile des usagers.

Mais que fait-on, pendant ce temps, contre la vente de carburant de contrebande. Très prisé des chauffeurs de véhicules de transports publics qui veulent réaliser un gain, ce carburant de très mauvaise qualité est à l’origine des rejets de fumée constatés aux passage de « woro-woro » et d’autres véhicules à usage commercial.

La mesure gouvernementale a besoin, pour être complète, d’appliquer la tolérance zéro à ce commerce qui, en plus de faire la concurrence déloyale aux stations d’essence, nuit gravement à la santé de la population.

Par ailleurs, l’État aura besoin de trouver un efficient pour emmener tous les véhicules, notamment ceux d’exploitation commerciale, à se soumettre effectivement au contrôle technique automobile.

La Sicta a fait évoluer son dispositif de contrôle. Et elle a les moyens de détecter les véhicules pollueurs. Mais encore faut-il que ceux-ci se soumettent au contrôle ! En outre, la Côte d’Ivoire ne dispose pas encore de texte fixant de façon claire un baromètre national en la matière.

À défaut, les appareils analyseurs de gaz et de contrôle de pollution de la Sicta sont paramétrés sur des normes européennes. Il faut des normes ivoiriennes fixant un taux de monoxyde de carbone autorisé pour les gaz d’échappement. Pour être efficace et produire l’effet escompté, les décrets ont besoin de ces actions complémentaires.

David YA