Pesticides : 40% de produits entrent frauduleusement sur le sol ivoirien

Pesticides : 40% de produits entrent frauduleusement sur le sol ivoirien
Pesticides : 40% de produits entrent frauduleusement sur le sol ivoirien
Pesticides : 40% de produits entrent frauduleusement sur le sol ivoirien

Pesticides : 40% de produits entrent frauduleusement sur le sol ivoirien

Pour la réussite de cette ambition, 33 superviseurs d'inventaire régionaux, recrutés récemment dans le cadre du Projet de gestion des pesticides obsolètes et déchets associés en Côte d'Ivoire (Progep-ci), initié par le gouvernement, bénéficient d'une formation. Celle-ci a débuté le 17 juillet, à l'hôtel Président de Yamoussoukro. Il s'agit d'un renforcement de capacités sur les techniques d'inventaire, la bonne utilisation des outils de collecte de données et sur les moyens de protection sur le terrain.

À l'ouverture des travaux du séminaire, Silué Gnénéyéri, directeur de la protection des végétaux, du contrôle et de la qualité, qui représentait le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a invité les participants à s'approprier ce projet en raison des défis sanitaires et environnementaux à relever. En sa qualité de président du comité d'homologation des pesticides en Côte d'Ivoire, Silué Gnénéyéri a révélé que près de 40% des pesticides utilisés sur le territoire national entrent frauduleusement en Côte d'Ivoire.

Pour sa part, le Pr Kouadio Georges, coordonnateur national du Progep-ci, a expliqué que l’économie du pays, étant essentiellement basée sur l'agriculture, utilise plus de 30.000 t de pesticides homologués par an, pour l'intensification de ses exploitations mais aussi pour lutter contre les parasites et les nuisibles. 

Malheureusement, à côté de ces pesticides légaux autorisés, subsistent une importante quantité de pesticides obsolètes. Il s'agit, a-t-il indiqué, des pesticides périmés, frauduleux et interdits sur le territoire national. À cela s'ajoute la mauvaise gestion des déchets associés, à savoir les emballages vides et les objets contaminés. Tout cet ensemble représente, selon lui, une réelle menace pour la santé humaine, animale et environnementale.

À titre d'exemple, le Pr Kouadio Georges a expliqué que ces pesticides, parfois destinés aux traitements des cotonniers, sont utilisés sur les légumes, alors qu'ils sont interdits à la consommation humaine. À l'évidence, ils sont à l'origine de nombreuses maladies vécues par les populations. 

En créant donc le Progep-ci, la Côte d'Ivoire a décidé, a-t-il dit, de faire d'abord un inventaire national de tous les pesticides présents sur le territoire ivoirien. Après cette étape, suivra la phase de collecte, de transport, de stockage et d'élimination des pesticides obsolètes saisis dans les différents magasins et dépôts. Enfin, débutera une autre étape assez importante, qui est celle de la promotion des alternatives aux pesticides. Il s'agit d'amener progressivement les agriculteurs à prioriser les pesticides biologiques au détriment des pesticides chimiques.

Le coût total du Progep-ci, qui prend fin en 2020, est de 17 milliards Fcfa. Soit 4,5 milliards Fcfa de don du Fonds pour l'environnement mondial (Fem), 2,5 milliards Fcfa en provenance de l'État de Côte d'Ivoire, et 10,5 milliards co-financés par le C2d-Psac-Giz et Croplife-CI. Ce projet, qui s'inscrit dans la mise en œuvre de la convention de Stockholm, est placé sous la tutelle du ministère de la Salubrité, de l'Environnement et du Développement durable. 

N'DRI CÉLESTIN