Nouveau Code forestier: Les députés s’enquièrent de l’état des forêts, avant l’adoption du projet de loi

Nouveau Code forestier: Les députés s’enquièrent de l’état des forêts, avant l’adoption du projet de loi


La visite qui s’est déroulée dans les forêts classées de Yaya dans le département d’Alépé et de Yapo-Abbé et Bébasso (Azaguié) et la forêt du domaine rural dénommée Sap (Mé), avait pour objectif de permettre aux parlementaires de cerner les réalités des forêts ivoiriennes, mais également de mieux appréhender le concept de gestion différentielle des forêts tel qu’énoncé dans la nouvelle Politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (Ppref) et le projet de loi portant Code forestier sur lequel ils devraient se prononcer le 20 juin.
 
En effet, dans sa volonté d’inverser la tendance de dégradation des forêts ivoiriennes, le gouvernement a adopté, en mai 2018, la politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts qui classifie désormais les forêts en trois catégories en fonction de leur taux de dégradation et introduit de nouveaux concepts comme l’agroforesterie. Dans cette perspective, le gouvernement a aussi élaboré un nouveau code forestier en remplacement de celui de 2014 et qui devrait faciliter la mise en œuvre de la nouvelle politique forestière.

A Alépé, il s’agissait d’une forêt de catégorie 1, c’est-à-dire dégradée à moins de 25%. A Azaguié, les députés ont pu voir les deux autres catégories ; Yapo-Abbé (catégorie 2 : dégradée entre 25 et 75%) et Bébasso (catégorie 3 : dégradée à plus de 75%).

Le point commun entre toutes ces forêts est qu’elles sont toutes dégradées essentiellement à cause de l’agriculture menée illégalement par des populations infiltrées. Selon le colonel Jérôme Aké, directeur général adjoint de la forêt et de la faune, qui conduisait la délégation, « la nouvelle politique forestière veut permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver son statut de pays forestier en ayant au moins 20% de couverture forestière contre les 11% actuels. Mais aussi de respecter ses engagements internationaux sur le plan de l’environnement. Nous avons identifié des mécanismes que nous mettons déjà en œuvre, dont l’agro-foresterie, qui nous permettront progressivement de faire sortir les occupants illégaux et libérer totalement nos forêts », a-t-il expliqué.

Pour Famoussa Coulibaly, député et président de la commission susmentionnée, « il était important pour nous de voir la réalité et savoir ce qui est fait. Mais également écouter les populations et les sensibiliser ». Sur les 234 forêts classées que compte la Côte d’Ivoire, moins d’une dizaine ne sont pas dégradées.

 De 16 millions d’ha de forêts dans les années 1960, la couverture forestière ivoirienne s’est fortement réduite sous l’action anthropique pour arriver à environ 3 millions d’ha aujourd’hui.

FAUSTIN EHOUMAN