Mobilisation des ressources nationales : Un forum ministériel s’est ouvert à Addis-Abeba

Mobilisation des ressources nationales : Un forum ministériel s’est ouvert à Addis-Abeba

Mobilisation des ressources nationales : Un forum ministériel s’est ouvert à Addis-Abeba

La capitale éthiopienne abrite un important comité technique spécialisé des finances, des affaires monétaires, de la planification économique et de l'intégration d’Afrique.

Le temps capricieux qu’il fait à Addis-Abeba, avec des alternances inopinées entre soleil et pluies, n’a pas empêché les experts de l’Union africaine (Ua) réunis depuis jeudi dans la capitale éthiopienne, d’avoir des débats nourris sur les projets à l’ordre du jour du deuxième comité technique spécialisé des finances, des affaires monétaires, de la planification économique et de l’intégration en Afrique.

Autour du thème, « Mobilisation des ressources nationales: lutte contre la corruption et les flux financiers illicites », la Commission de l’Union africaine a en effet convié des techniciens en provenance de divers pays du continent, ainsi que des ministres africains en charge des questions soulevées.

Sous la houlette de l’économiste ivoirien René N’Guettia Kouassi, directeur des affaires économiques au sein de la Commission de l’Ua, les experts ont adopté des recommandations, sur lesquelles les ministres se prononceront aujourd’hui et demain lors de leur rencontre au siège de l’Ua à Addis-Abeba.

Au nombre des recommandations, l’appel pressant aux Etats membres qui ne l’ont pas encore fait, à accélérer l’intégration régionale et la mise en commun des expertises, par leurs signatures et ratifications de protocoles et autres textes encore en souffrance dans les tiroirs de l’organisation panafricaine.

Dressant l’état des lieux de l’intégration régionale africaine, le Dr N’Guettia Kouassi a, en effet, rappelé au bon souvenir des autorités nationales, les blocages entravant l’avènement effectif des institutions économiques phares de l’Union africaine que sont la banque africaine d’investissement, le Fonds monétaire africain, et la banque centrale africaine. Ces différentes institutions, qui devraient contribuer à une meilleure mobilisation des ressources nationales, et à une meilleure gouvernance globale, peinent à voir le jour, faute d’avoir obtenu le quorum de ratifications nécessaires imposé par les textes de l’Union.

Pour les experts, l’intégration  régionale est un important outil de mobilisation des ressources domestiques, ainsi qu’un puissant moyen de lutte contre les flux financiers illicites (FFI). Selon certaines estimations, les FFI  en provenance d'Afrique s’élèveraient à 50 milliards US$  par an (soit plus de 25 000 milliards de Francs Cfa).

Soit environ le double de l'aide publique au développement (APD) que l'Afrique reçoit et, bien entendu, ces estimations sont bien loin de la réalité vu que des données précises n’existent ni pour toutes les transactions ni pour tous les pays africains. Il y a donc urgence à se regrouper davantage pour faire face aux multinationales spécialisées dans l’optimisation fiscale. C’est là, l’un des principaux enjeux du forum ministériel qui s’ouvre aujourd’hui, en pleine année 2018 Sous le thème, « Réussir la lutte contre la corruption: Une voie durable pour la transformation de l'Afrique ».

Valentin Mbougueng, envoyé spécial à Addis-Abeba