Mamadou Sangaré (DG Sodefor): ‘‘Le succès de l’agriculture repose sur la forêt ’’

Mamadou Sangaré, directeur général de la Sodefor
Mamadou Sangaré, directeur général de la Sodefor
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Mamadou Sangaré (DG Sodefor): ‘‘Le succès de l’agriculture repose sur la forêt ’’

Mamadou Sangaré (DG Sodefor): ‘‘Le succès de l’agriculture repose sur la forêt ’’

« Les performances de notre agriculture ont été obtenues au détriment de la forêt. Lorsqu’on rappelle que le succès de ce pays repose sur l’agriculture, l’on devrait aussi ajouter que le succès de l’agriculture repose sur la forêt », a indiqué, ce lundi 17 novembre 2014, à Abidjan-Adjamé, Mamadou Sangaré, directeur général de la Société de développement des forêts (Sodefor).

C’était à l’occasion de la tribune « L’invité des rédactions de Fraternité Matin », où il a abordé le thème: « Gestion des forêts classées: enjeux et stratégies ». 

Mais avant, M. Sangaré a tenu à préciser: « la forêt est un sujet d’intérêt mondial, à la fois sensible et vital. Sa disparition constitue une menace certaine pour la survie des espèces animales et végétales ». C’est d’ailleurs pourquoi, il dira que cette rencontre est importance pour la Sodefor car « les populations ont le droit d’être régulièrement informées sur les questions liées à la forêt. »

Il a également souligné que c’est pour répondre à la problématique de la destruction de la forêt que la Côte d’Ivoire a pris très tôt un certain nombre de mesures.

Il s’agit, à l’en croire, de la création de la Sodefor dès 1966, de l’élaboration du plan directeur forestier (1988-2015), de la mise en œuvre du programme sectoriel forestier (1990-1996).

« Les efforts cumulés ont permis d’obtenir des résultats significatifs, à savoir la prise en main de 231 forêts classées pour une superficie globale de près de 4.196.000 hectares, la création de 200.000 hectares de reboisement toutes essences confondues, la mise en place d’infrastructures, l’implication de la population riveraine à la gestion des forêts classées, ainsi que la valorisation optimale des produits de la forêt », a-t-il souligné.

Aussi a-t-il indiqué que pour obtenir ces résultats, la Sodefor a bâti sa stratégie « autour de la gestion participative avec les populations riveraines, l’ouverture de la gestion des forêts classées à des privés, la contractualisation des plantations agricoles pérennes en production, la valorisation de son expertise, le développement de partenariat et la promotion de la transformation du bois »

Cependant, a reconnu le directeur général de la Sodefor, « malgré les acquis ainsi enregistrés et les efforts qui continuent d’être déployés, les forêts continuent paradoxalement de se dégrader, à cause principalement de l’agriculture et de la pression démographique. » Et de poursuivre: « cette dégradation s’est accentuée avec la  longue crise que le pays a connue et la réduction des moyens d’intervention de la Sodefor, gestionnaire des forêts classées ».

Face à cette situation, il a insisté sur la poursuite des actions engagées avec beaucoup plus de vigueur. Et ce,
« à travers la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale, la prise en compte des intérêts des parties prenantes, l’arrêt des défrichements, la mise en œuvre de vastes programmes de reboisement, les renforcements des mesures de protection, la mise à disposition de moyens suffisants pour une gestion durable de nos forêts classées. »

« Les défis sont donc nombreux mais pas insurmontables. Avec le soutien de tous, nous parviendrons  à le relever, à terme le taux de couverture forestière à 20% pour que la forêt participe à l’émergence de la Côte d’Ivoire », a conclu, avec beaucoup d’espoir, le directeur général de la Sodefor.

CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info