Lutte contre le blanchiment d’argent: Le 6e rapport de suivi de la Côte d’Ivoire en préparation

Le colonel Idrissa Touré, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (Centif-CI).
Le colonel Idrissa Touré, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (Centif-CI).
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Lutte contre le blanchiment d’argent: Le 6e rapport de suivi de la Côte d’Ivoire en préparation

Le colonel Idrissa Touré, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (Centif-CI), a battu hier le rappel des troupes pour que le pays ne soit pas « le maillon faible du refus du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme (Lbc/Ft) ».

C’était lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de préparation du 6e Rapport de suivi de la Côte d’Ivoire à l’hôtel Le Vaisseau à Cocody, en prélude à la 30e Réunion technique du Groupe Intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba), en novembre prochain.

Au sortir de cet atelier de trois jours (du 25 au 27 juillet), le document final devra être remis au Giaba avant le 30 août, selon Idrissa Touré, représentant par ailleurs le ministre de l’Économie et des Finances.

Il a appelé à « une vraie collaboration » des structures impliquées dans ce combat, à relever toutes les actions menées dans tous les compartiments de l’administration qui mettent en exergue les efforts fournis par le gouvernement. Cela passe par l’identification des mesures adoptées depuis novembre 2017, en vue du renforcement du dispositif national en la matière et leur niveau de mise en œuvre, pour aboutir à l’élaboration du 6e Rapport de suivi.

Aider le gouvernement à parachever le dispositif national

Au dire d’Idrissa Touré, le 6e Rapport de suivi devra permettre de consolider les efforts du gouvernement qui seront renforcés par l’adoption par le Parlement du projet de loi qui marque l’incrimination du trafic illicite de migrants. Mais également l’élaboration et la diffusion d’un guide de conformité aux normes communautaires et internationales, en plus de la prise de décision de condamnation définitive dans les cas de blanchiment avérés.

Suite à l’interpellation des autorités ivoiriennes par les partenaires lors de la 29e Réunion technique du Giaba à Abuja au Nigéria, du 13 au 17 novembre 2017 d’autres textes ont été pris en dehors du projet de loi susmentionné. Il s’agit notamment du décret n° 2018-439 du 3 mai 2018 désignant le ministre en charge des Finances comme autorité compétente en matière de gel administratif de fonds, biens et autres sources de financement dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent.

Font partie de cet ensemble de textes, les arrêtés n° 124 et 125 du 9 mai 2018 du ministère de l’Économie et des Finances portant respectivement composition, attribution et fonctionnement d’une Commission de gel administratif de fonds (Ccga) et attribution des services de statistiques nationales en matière de lutte contre la criminalité financière.

Toutefois, le pays est attendu sur l’incrimination du délit d’initié et la manipulation des marchés, du financement d’une organisation terroriste et d’un terroriste individuel à toutes fins, la supervision des entreprises et professions non-financières désignées et des statistiques complètes couvrant les exigences de la Recommandation 32 du Groupe d’action financière (Gafi).

Un Rapport « consistant » attendu

Pour l’élaboration de ce Rapport de suivi que le président de la Centif veut « consistant », quatre commissions composées respectivement de juristes, des opérationnels, des institutions financières et des entreprises et professions non financières désignées ont été constituées, selon Romain Ouattara, président du Comité scientifique. Il a aussi indiqué que le dispositif Lbc/Ft de la Côte d’Ivoire sera évalué courant 2021, selon le calendrier établi par le Giaba.

Ces contrôles vont se faire de plus en plus rigoureux dans un contexte où plus de 26 600 milliards de Fcfa échappent aux canaux officiels en Afrique de l’ouest, selon un rapport de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea) publié en février dernier.

ABOUBAKAR BAMBA