Initiative compact G20: Le financement mixte préoccupe

Plusieurs hauts dirigeants, dont le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances (2e à partir de la gauche), ont pris part au rendez-vous d’Abidjan.
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Initiative compact G20: Le financement mixte préoccupe

Pour sa première véritable sortie officielle depuis sa prise de fonction, Adama Coulibaly, le ministre de l’Economie et des Finances, a procédé hier, à Cocody, à l’ouverture du séminaire d’apprentissage entre pairs de l’Initiative Compact G20 avec l’Afrique.

Plus de 200 personnes, comprenant des représentants des gouvernements des pays africains du Compact G20, des institutions financières de développement, des institutions multilatérales, des représentants des pays du G20 ainsi que ceux des organisations de secteur privé des pays africains prennent part à ce rendez-vous d’une journée. Au centre des préoccupations, la question du financement mixte. Celui-ci consiste à mobiliser des financements concessionnels de bailleurs de fonds ou des tiers aux côtés d’Institutions de financement du développement (Ifd) et ou de financements commerciaux d’autres investisseurs. L’idée étant de mobiliser des ressources privées pour financer les Objectifs de développement durable (Odd). « Les besoins de financement en Afrique sont énormes. Il faut recourir à des instruments financiers novateurs. Le financement mixte permet de financer des ressources », a déclaré Adama Coulibaly à l’occasion de ce séminaire organisé conjointement avec le Centre africain pour la transformation économique (Acet).

Selon les spécialistes, le financement mixte a permis de mobiliser sur la période 2012-2017, environ 88 000 milliards de FCfa dans le monde. L’Afrique où ce type de financement est de plus en plus croissant a pu mobiliser 27% de cette manne. Malgré cette performance, ses besoins de financement s’avèrent encore énormes.
Pour l’Initiative compact G20, le financement mixte est également essentiel pour aider les pays à progresser en allégeant les contraintes de financement du secteur privé et en attirant les investisseurs des pays du G20. Cependant, sans une bonne compréhension des éventuels risques et une prise en compte adéquate du contexte spécifique à chaque pays, cela peut manquer d’optimiser les contributions des institutions financières et conduire à des résultats de développement peu satisfaisants. D’où ce séminaire.

Alexandre Callegaro, chargé d’affaires à l’ambassade de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, faisant le bilan du compact G20, a rappelé qu’après deux ans d’activité, cette initiative chère à son pays se porte bien. Même si elle a permis d’avoir « des gains tangibles », des efforts restent à faire dans la mesure où le secteur privé africain y est encore très peu impliqué. Le Japon, représenté par son ambassadeur en Côte d’Ivoire, Kuramitsu Hideaki, se voulant rassurant, a annoncé que son pays « est prêt à mettre son expérience technologique » à la disposition du secteur privé africain.
En mars 2017, les pays du G20, sous la présidence de la République fédérale allemande, ont lancé une Initiative des ministres des Finances, dénommée « Compact avec l’Afrique du G20 ». Cette initiative vise à promouvoir les investissements privés dans les pays africains, en liaison avec les priorités de ces pays. Il s’agit, en d’autres termes d’inciter les investisseurs privés en provenance des pays du G20 à intervenir massivement en Afrique, à travers des investissements directs étrangers.

Le Compact avec l’Afrique du G20 rassemble à ce jour12 pays africains (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Ghana, Guinée, Maroc, Rwanda, Sénégal, Togo et Tunisie), trois organisations financières internationales (Fmi, Banque mondiale et Bad) et les pays du G20.

ANOH KOUAO