Infrastructures routières : Ces ouvrages qui vont changer le visage d’Abidjan

La maquette de l’échangeur de la Riviera 2 qui permettra de décongestionner la route de Bingerville.
La maquette de l’échangeur de la Riviera 2 qui permettra de décongestionner la route de Bingerville.
La maquette de lu2019u00e9changeur de la Riviera 2 qui permettra de du00e9congestionner la route de Bingerville.

Infrastructures routières : Ces ouvrages qui vont changer le visage d’Abidjan

On peut le dire. C’est chaud, chaud, chaud sur les chantiers de l’échangeur de la Riviera II et du Pont Henri Konan Bédié! Au fil des jours, les passants voient le paysage changer sous les coups des engins de travaux publics. Les travaux avancent. Mais si par endroits, comme le périmètre Thérèse Houphouët-Boigny, le progrès des travaux est plus visible pour profane, il n’en est pas de même pour d’autres. Le chantier de l’échangeur de la Riviera II est l’exemple type. Et pourtant, 43% du travail ont déjà été effectués. Visite guidée sur ce chantier. Samedi, 8 juin. Il est 11h. Le temps est couvert. La pluie menace. Il n’y a pas beaucoup de mouvement sur le chantier. Quelques ouvriers sont occupés à racler de la terre latéritique. Pendant que d’autres s’apprêtent à rentrer. C’est samedi. On ne travaille que la demi-journée. On comprend alors pourquoi c’est si calme.

Le chef de la mission de contrôle, Tazarout Soufiane du consortium Agiem-Taep-Ietf est sur le chantier. De ses explications, il ressort que le plus difficile du travail a été fait. Démarrés en septembre 2011, les travaux de déplacement  des réseaux d’électricité, de téléphone, d’eau potable et d’assainissement sont achevés. Nombre des ouvrages neufs sont fonctionnels. C’est le cas des deux gros conduits de drainage réalisés du côté de la résidence de la star de reggae, Alpha Blondy. Ils sont fonctionnels depuis un mois.  D’autres ouvrages attendent d’être connectés au réseau d’assainissement. L’autre gros-œuvre qui concerne la réalisation proprement dite de l’échangeur est très avancé. Il s’agit de la réalisation des  176 pieux cylindriques de béton devant tenir les murs de soutènement des voies supérieures. 96 de ces cylindres de béton dont les longueurs varient de 7 à 30 mètres, ont été déjà réalisés.

L’étape des pieux est très importante parce que c’est l’ensemble de ces gros cylindres de béton qui constituent la charpente de l’échangeur. C’est en fait un tunnel ouvert que les usagers auront à la livraison des travaux. Il n’y aura pas de construction en hauteur. Le boulevard François Mitterrand sera un creux au niveau du carrefour. Les usagers venant du Côté d’Adjamé ou de Bingerville, n’allant ni à gauche, ni à droite, descendront et remonteront de l’autre côté selon leur direction. Une voie giratoire, parfaitement ronde permettra aux automobilistes en provenance de la Riviera ou d’Attoban de traverser perpendiculairement le boulevard Mitterrand sans croiser les usagers venant d’Adjame ou de Bingerville. Actuellement, le groupe Aid-Sartem, s’attèle à réaliser les brettelles qui sont de part et d’autre du boulevard. Elles seront les voies de passage dans le sens Adjamé-Bingerville et vice versa quand le tunnel sera en construction. Parce qu’il s’agira de creuser la voie principale qui sera séparée des bretelles par un mur. D’où les 176 pieux de béton en construction actuellement. Remarque importante, le chantier restera ouvert à la circulation pendant tout le temps. «Voyez, nous avons fait l’effort de laisser ouvertes deux voies aux véhicules», fait remarquer le chef de la mission de contrôle. Même s’il reconnaît que «travailler en circulation, réduit le rendement».  À ce propos, si les entreprises constructrices ont moins de problème avec les automobilistes, ce n’est pas le cas avec les vendeurs ambulants. Certains se sont installés en plein chantier, du Côté de la station-service Total. Ils gênent énormément. M. Tazarout explique qu’ils ont été chassés en vain par la brigade de la lutte contre la salubrité. Mais, il va falloir qu’ils partent tôt ou tard, puisque le chantier l’imposera.

Démarré à proprement parler en septembre 2011 avec l’arrivée des premiers engins de Tp, le chantier de l’échangeur de la Riviera II est prévu pour être livré en août 2013. C’est en tout cas ce que prévoit le contrat. Mais le chef de la mission pense qu’il va falloir une prolongation du délai.

Ce chantier fait partie des projets financés par la Banque mondiale dans le cadre du Programme d’urgence infrastructure urbaines (Puiur). La maîtrise d’ouvrage est assurée par l’Ageroute. La réalisation est l’affaire du consortium Aid-Sartem. La première est iranienne et la seconde est ivoirienne. Juste à 400 m environ de ce gigantesque chantier, du Côté d’Adjamé, se trouve un autre. Dans le ravin qui sépare la Riviera II de l’université de Cocody, les travaux de raccordement du prolongement du Pont Henri Konan Bédié vont en vitesse. La construction de passages supérieurs et inférieurs sont en plein chantier. Les engins, les talus en terre latéritique et le béton ont déjà métamorphosé l’endroit.

Alakagni Hala