Guy Manouan à propos du guichet unique des transports: ‘’Trop de fausses déclarations existent’’

Accusé par les commerçants de revalorisation de taxes douanières et de lourdeurs administratives, Guy Serge Manouan, directeur général de Webb Fontaine-Côte d’Ivoire (Webb-Ci), est sorti de sa réserve pour apporter des éclairages. C’était au cours d’un petit-déjeuner de presse, le 21 mai, dans les locaux de cette structure d’inspection spécialisée dans la modernisation  des douanes et du commerce international.

Selon M. Manouan, c’est une incompréhension entre ses services et les opérateurs économiques, d’autant que le guichet unique est une plate-forme créée pour aider les commerçants. Désormais, ils n’auront plus besoin de se déplacer pour effectuer leurs transactions et payer les faux frais. « C’est une dématérialisation de la procédure », dira-t-il. C’est donc à juste titre qu’il plaide pour l’instauration

d’un cadre de rencontres permanentes entre les différents acteurs en vue de  planifier leurs différends.

Sur la question des taxes, il s’est voulu rassurant. « Ma structure ne crée pas de taxes. C’est l’État qui a fixé les taxes par l'arrêté ministériel  N° 242 du 1er juillet 2013,  appelées redevances sur les procédures d’importation et  s’élèvent à 0,75 », a-t-il relevé.

Mieux, avec des exemples à l’appui,  M. Manouan a montré que la difficulté réside dans le fait que les opérateurs produisent de fausses déclarations.« Un opérateur, par exemple, a déclaré un conteneur à 35.000 Dirhan (monnaie de Dubai), après vérification,  les marchandises ont une valeur de 235.000 Dirhan. Un autre a déclaré  un conteneur de 3484 pièces d’une valeur de 4995 Dollars (près de 2 millions Fcfa),  après une mise en réquisition, on a trouvé 20 441 pièces. Il est clair que dans ces conditions, les coûts vont évoluer. Ce que nous avons fait c’est de mettre fin au bazar (les fausses déclarations douanières) », explique-t-il.

Pour lui, ses services peuvent se tromper mais des possibilités de réclamation existent pour redresser la barre.

Abordant les missions de sa structure, Guy Serge Manouan a soutenu que la convention qui a été signée entre cette structure et l’Etat de Côte d’Ivoire vise à un accompagnement de la douane ivoirienne en vue d’une reprise en main totale des opérations douanières, au terme d’un contrat de 5 ans. « Nos douaniers font les mêmes écoles que les Américains et  Européens, il n’y a pas de raison que notre  douane continue d’être assistée. Nous avons pour mission d’assurer le transfert de compétences », s’est-il insurgé.

Sur le point des lourdeurs administratives, le patron de cette plate-forme de classification et d’évaluation  a répondu que le délai contractuel qui est de cinq jours n’a pas changé. C’est plutôt  la procédure qui a changé, passant des documents physiques à une dématérialisation progressive.

Rappelons qu’avant les échanges, les journalistes ont eu droit à une visite guidée des locaux de cette structure qui engagent près de 300 agents.

Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info