Gestion optimale des ressources fauniques : Des zones de chasse légale bientôt déterminées

Gestion optimale des ressources fauniques : Des zones de chasse légale bientôt déterminées

En 1974, lorsque le Gouvernement prenait la mesure de fermeture de la chasse sur toute l’étendue du territoire, c’était pour freiner la surexploitation de la faune sauvage, qui a abouti à la raréfaction de nombreuses espèces. Plus de 40 ans après la prise de cette mesure, toutes les parties prenantes de la gestion de la faune sont unanimes sur le fait qu’elle a produit l’effet contraire.

« Cette mesure n’a pas réussi à arrêter la surexploitation des ressources fauniques ; bien au contraire, on a assisté à une intensification de ce phénomène (…) Ce n’était donc pas une bonne idée. Il est donc apparu nécessaire de repenser notre mode de gestion de la faune sauvage, en prenant désormais en compte la satisfaction des besoins en protéines animales d’origine sauvage de la population, qu’il faut concilier avec la pérennité des ressources fauniques », a affirmé la colonel Elvire Mailly Zouzou, directrice générale des forêts et de la faune.

C’était le 6 novembre à Cocody-Angré, à l’ouverture de l’atelier de validation du rapport de l’étude de faisabilité du projet de création de zones à vocation cynégétique. Une rencontre de 48 heures qui a rassemblé toutes les parties prenantes à la gestion des ressources fauniques.

Selon le Dr Souleymane Ouattara, consultant au cabinet Enval qui a mené l’étude, 11 zones à vocation cynégétique ont été identifiées à travers le pays. Il faut entendre par zone à vocation cynégétique, une zone identifiée où on peut exercer la chasse périodiquement ou le tourisme cynégétique en toute légalité. Aussi, a précisé le colonel Elvire Zouzou, le projet de création et d’aménagement de ces zones de chasse entre-t-il dans le cadre de la préparation de la Stratégie de gestion durable de la faune en Côte d’Ivoire.

« Sa mise en œuvre devrait permettre à la Côte d’Ivoire de valoriser la faune à travers une organisation rationnelle de la chasse et d’impliquer les populations rurales à la gestion durable des ressources cynégétiques. Ce projet pourrait également produire des richesses pour les populations à travers la création ou la formalisation d’emplois comme chasseurs, guides de chasse et commerçants de gibier », a-t-elle argumenté.

Au total, ce sont cinq études qui ont été commanditées par l’Etat dans le cadre de la préparation de la Stratégie de gestion durable de la faune. Menées depuis 2016 par les cabinets Enval et Terrabo, ces études portent sur la promotion de l’élevage des espèces animales sauvages, la création de zones de chasse, l’inventaire des perroquets gris à queue rouge, l’organisation de la filière viande de brousse et le suivi des espèces menacées d’extinction.

FAUSTIN EHOUMAN