Fumage de poissons/FAO : « 55% des fumeuses de poissons (…) sont atteintes de cancers »

Fumage de poissons/FAO : « 55% des fumeuses de poissons (…) sont atteintes de cancers »

Fumage de poissons/FAO : « 55% des fumeuses de poissons (…) sont atteintes de cancers »

Selon un rapport du Fonds des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) en 2012, le poisson fumé représente 2/3 de la consommation des produits de la pêche en Côte d’Ivoire. Et cela est obtenu suivant des méthodes vétustes de fumage, peu soucieuses de la préservation de l’environnement, du consommateur et surtout de la santé des acteurs (femmes fumeuses).

Selon la Fao, 55% des femmes fumeuses de poissons à l’aide de fours traditionnels sont atteintes de cancers. Au plan consommation de bois, il faut 5 kilogrammes de cette matière pour fumer 1 kilogramme de poisson.

De plus, d’après une étude menée en 2015, sur les sites de fumage de poisson aux fours traditionnels à Grand-Lahou et Guessabo, présentée par le Pr Anoh Kouassi Paul, de l’Université Félix Houphouët-Boigny  d’Abidjan-Cocody, 50% parmi cette même population de fumeuses ont des maladies respiratoires. 47% et 13% de ces femmes ont respectivement des problèmes d’Orl, puis d’anémie et tension. 10% perdent leurs empruntes digitales à force de tourner manuellement le poisson au four. Et enfin, 8% d’entre elles souffrent de fièvre typhoïde.

Fort de ce constat alarmant, la Fao en collaboration avec des chercheurs de l’Institut de géographie tropicale (Igt) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, du Laboratoire national d’appui au développement agricole (Lanada), etc… se sont réunis en atelier. Ce, pour partager et de réfléchir sur les résultats des travaux de recherche, en vue de définir un plan d’action national de maîtrise des risques liés au fumage traditionnel des produits halieutiques. Mais au-delà, toute denrée d’origine animale fumée ou susceptible d’être soumise au même procédé.

Ainsi, le représentant de la Fao en Côte d’Ivoire, Germain Dasylva, a déclaré : « Cet atelier qui s’inscrit dans le cadre du programme d’appui au Mécanisme multipartenaires de Fao (Fmm), permettant aux femmes de bénéficier de façon plus égale des chaines de valeur agro-alimentaire, vise à situer les décideurs sur les orientations pour des systèmes alimentaires durables ».

Ainsi, a-t-il annoncé l’existence de fours modernes dénommée : « fours Fao-Thiaroye » introduite depuis 2013 dans les communautés de pêche artisanale en Côte d’Ivoire. Pour prévenir et atténuer les conséquences sanitaires, environnementales et économiques de procédés de fumage traditionnel. Il a recommandé cette technologie améliorée aux femmes fumeuses.

Au nom du ministre des Ressources animales et Halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, le directeur de cabinet, Meïté Anzoumana a déclaré qu’il sied de s’accorder sur les initiatives durables pour préserver la santé des femmes transformatrices de poisson. Il a assuré de la disposition de ce département ministériel à soutenir toutes campagnes ou initiatives émanant des conclusions desdits travaux, pour le bien-être des populations et de l’environnement.

Narcisse Angan