Forum européen du cacao 2019: Donwahi en quête de financement pour mettre en œuvre de l’Initiative cacao et forêt

Le ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, entouré du Dg du Conseil café-cacao Yves Koné (à droite) et du représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales, Aly Touré, a pris une part active au forum de Lisbonne.
Le ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, entouré du Dg du Conseil café-cacao Yves Koné (à droite) et du représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales, Aly Touré, a pris une part active au forum de Lisbonne.
Le ministre des Eaux et Foru00eats, Alain-Richard Donwahi, entouru00e9 du Dg du Conseil cafu00e9-cacao Yves Konu00e9 (u00e0 droite) et du repru00e9sentant permanent de la Cu00f4te du2019Ivoire aupru00e8s des organisations internationales, Aly Touru00e9, a pris une part active au forum de Lisbonne.

Forum européen du cacao 2019: Donwahi en quête de financement pour mettre en œuvre de l’Initiative cacao et forêt

Au nombre des principaux pays invités de la 7e édition du Forum européen du cacao qui s’est tenu, les 17, 18 et 19 septembre, au Pestana Palace de Lisbonne (Portugal), figurait la Côte d’Ivoire. Et c’est à juste titre, vu son poids dans l’industrie cacaoyère mondiale ainsi que son engagement à pérenniser cette économie, que le discours d’ouverture de ces assises a été laissé aux soins du ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi. « L’un des défis que nous devons tous relever porte sur le développement durable de l’économie cacaoyère », disait-il au début de son discours. 

En Côte d’Ivoire et au Ghana - les deux premiers pays producteurs représentant tous les deux 65% de la production mondiale - le système actuel de production du cacao demeure extensif et donc dévoreur de forêts et de terres, avec des rendements encore faibles, en deçà du potentiel du verger existant. Dans leur volonté commune de lutter contre cette déforestation liée à la cacaoculture et améliorer la productivité des exploitations, les deux pays ouest-africains ont signé en novembre 2017, à Bonn en Allemagne, en marge de la Cop23, le Cadre d’action commune de l’Initiative cacao et forêts qui vise à éliminer la déforestation dans la chaîne d’approvisionnement du cacao, à travers notamment des politiques et stratégies qui concilient les actions de préservation, de restauration des forêts avec les bonnes pratiques de la cacaoculture.

Des plans d’actions assortis de budgets ont été adoptés depuis fin 2018. Mais le financement fait encore défaut. « Ces budgets adoptés par les comités de pilotage du cadre d’action, comprenant les hauts représentants gouvernementaux des deux pays et des entreprises du cacao et du chocolat, n’attendent qu’à être financés en vue de la mise en œuvre effective des actions sur le terrain », a indiqué le ministre Donwahi, insistant sur l’urgence d’agir.

Dans le cadre de cette Initiative, notons-le, une trentaine d’industriels du cacao et du chocolat se sont engagés aux côtés du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Mais pour Alain-Richard Donwahi, il faut un engagement plus fort de leur part. « Les industriels du cacao et du chocolat ont un rôle primordial à jouer dans ce processus », a-t-il soutenu.

L’adhésion de la Côte d’Ivoire à l’Initiative cacao et forêts constitue l’un des actes majeurs pris par le gouvernement pour lutter contre la déforestation. Mais à côté de cela, a rappelé Alain-Richard Donwahi, en mai 2018, le gouvernement a adopté une nouvelle politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts. Une politique dont la mise en œuvre nécessite un appui considérable du secteur privé et qui prévoit une gestion différentielle des forêts classées selon des catégories basées sur le taux de couverture forestière.

L’introduction du concept « d’agro forêt » dans cette politique vise d’une part à concilier la foresterie et l’agriculture, et d’autre part, à protéger et à étendre le patrimoine forestier résiduel. Son but à terme est de permettre à la Côte d’Ivoire de recouvrer 20% de couvert forestier à l’horizon 2045 contre 11% à ce jour. « La recherche de solutions à la problématique de la déforestation devra être orientée vers des actions concrètes à mettre en œuvre, simultanément, tant dans les zones à vocations agricoles que dans les zones protégées, pour espérer avoir des impacts significatifs en termes de couverture forestière », a précisé le ministre ivoirien des Eaux et Forêts.

La valeur ajoutée générée par la chaîne de valeur mondiale du cacao est estimée à 110 milliards de dollars soit environ 55 000 milliards de F Cfa. Pour la Côte d’Ivoire, le cacao constitue une spéculation stratégique, comptant pour environ 14% du Pib national et contribuant à plus du tiers des recettes d’exportation.

La cérémonie d’ouverture du forum s’est faite en présence de Steven Retzlaff, président en exercice de l’Association européenne du cacao et responsable mondial pour le cacao à Barry Callebaut et des membres de la délégation ivoirienne dont le directeur général du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné et le représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales, Aly Touré.

FAUSTIN EHOUMAN