Filière volaille en Côte d’Ivoire/Jean-Marie Ackah: ‘’Il serait dommage de lever les barrières tarifaires’’

Le président de la Cgeci (3e à partir de la gauche) était l’invité principal de la tribune d’échanges du bureau d’Abidjan d’Hec Paris. A sa gauche, Alexis John Ayé, directeur du bureau Afrique de l’Ouest et Centrale de Hec Paris.
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Filière volaille en Côte d’Ivoire/Jean-Marie Ackah: ‘’Il serait dommage de lever les barrières tarifaires’’

« Il sera dommage de lever les barrières tarifaires dans la filière volaille », a averti le Pdg de la Société ivoirienne de productions animales (Sipra). Il a indiqué que l’industrie locale de la volaille est le principal débouché de la culture du maïs et de bon nombre de céréales. Des centaines de milliers d’Ivoiriens vivent, en effet, de l’élevage et de la vente du poulet, qui est une des composantes essentielles de l’alimentation des Ivoiriens.

Jean-Marie Ackah a expliqué que les grands pays exportateurs de volailles subventionnent leurs producteurs, qui ont ainsi la possibilité de produire et vendre à des prix concurrentiels. Il s’est dit convaincu qu’une levée des barrières tarifaires va nuire au marché local qui sera inondé de produits de toutes sortes, d’origine et de qualité douteuse. « Je ne le souhaite pas, mais je n’ai pas peur », a tenu à faire savoir le Pdg de la Sipra.

Avant d’ajouter qu’avec une telle décision, il serait plus facile pour les entreprises locales de devenir importatrices. « Ça peut générer beaucoup d’argent, mais ça ne grandit pas l’économie d’un pays », a-t-il souligné. Pour le président de la Cgeci, la Côte d’Ivoire produit de la volaille de qualité à des prix accessibles. « Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la protéine animale qui a le prix le plus bas, c’est le poulet », a-t-il relevé.

Le président du patronat ivoirien a, par ailleurs, insisté sur la nécessité pour la Côte d’Ivoire d’avoir et de compter sur des entreprises performantes, si elle veut atteindre ses objectifs de développement inclusif. « La Côte d’Ivoire pèse 40 % de l’économie de la zone Uemoa. Mais je ne suis pas sûr que les entrepreneurs ivoiriens pèsent autant à la même échelle (…). On est parfois champion en Côte d’Ivoire, mais lorsqu’on se retrouve à des forums sous d’autres cieux, on se rend compte qu’on joue plutôt dans la catégorie des minimes  », a noté avec regret  Jean-Marie Ackah.

Revenant sur les secrets de sa réussite, le Pdg de la Sipra a soutenu que pour bâtir une entreprise pérenne, il faut être rigoureux et résilient. « Il ne faut pas chercher à être riche dans l’immédiat et vivre dans l’opulence. Il ne faut jamais baisser les bras dans les moments difficiles et il faut toujours mettre quelque chose de côté pour les périodes sombres », a-t-il conseillé.

GERMAIN GABO