Filière bétail: L’UE et l’AFD financent la construction d’infrastructures dans la zone nord de la Côte d’Ivoire

Filière bétail: L’UE et l’AFD financent la construction d’infrastructures dans la zone nord de la Côte d’Ivoire

Financé par l’Union européenne et l’Agence française de développement (Afd), ce projet qui a démarré depuis août 2018, prévoit notamment, la construction d’un marché, de plusieurs points d’embarquement de bétails, de quatre (4) aires de repos et pâture, de 500 km de piste à bétails. Mais aussi, la réhabilitation de six (6) barrages et l’organisation de 13 débats informels.

Il est piloté, sur le terrain, par « Acting for Life », une organisation de solidarité internationale et le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss). Lesquels travaillent en collaboration avec des organisations professionnelles et des Ong locales.

Prévus sur 50 mois, ces investissements s’inscrivent dans le cadre du Projet régional de dialogue et d’investissement pour le pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest (Predip).

En attendant la mise en œuvre effective de ce projet, une délégation de « Acting for Life » et du Cilss s’est rendue, du jeudi 25 au samedi 27 juillet dernier, à Bouna et Doropo, dans le cadre de la mise en œuvre de la composante 3 dudit projet. Laquelle porte sur l’accès aux marchés et aux ressources.

Conduite par la chargée de programme de « Acting For Life », Emmanuelle Dié, cette mission comprenait également le Responsable programme Afrique de ladite structure, Arnaud François, le Coordonnateur régional du Predip, Dr. Ahmat Hassan Moussa et le Responsable communication du Predip, Dr Anatole Koné.

Pendant deux jours, ils ont échangé avec leurs partenaires locaux (les associations d’éleveurs, la direction départementale des ressources animales et halieutiques de Bouna et Doropo et les autorités locales) sur l’évolution du projet.

Selon Emmanuelle Dié, chargée de programme de l’Association, il est prévu dans le Bounkani, la réhabilitation du marché à bétail de Doropo, la construction de 60 km de piste à bétail ainsi que la réalisation d’un quai d’embarquement de bétail. « Notre objectif, c’est de valoriser cette filière d’un point de vue économique pour montrer les retombées de la mobilité des bétails, pour les pays côtiers. Il y a en effet, d’importantes retombées économiques, mais qui sont souvent mal gérées et mal réinvesties, au point que la perception de tous ces mouvements d’animaux est souvent négative », a-t-elle souligné.

Ajoutant que le but visé à travers ces investissements, c’est de permettre la poursuite de la mobilité du bétail, d’autant plus qu’elle est nécessaire pour l’approvisionnement du marché dans les pays côtiers. « Si on ferme les frontières, on n’aura pas assez de viande pour nourrir les populations des pays côtiers. On a, en effet, besoin de la viande qui vient des autres pays pour approvisionner les populations dans les pays côtiers. Par ailleurs, si les animaux arrivent plus facilement, avec moins de tracasseries, à leur destination finale, et arrivent à approvisionner sans difficulté les marchés des pays côtiers, avec moins de taxes illicites, moins de problèmes de dégâts de cultures qui nécessitent réparation en route, forcément, le coût de la viande va baisser », a-t-elle poursuivi.

On espère qu’en travaillant sur la fiscalité au niveau du marché, en aidant les acteurs à améliorer leur gestion, il y aura un réinvestissement dans la filière. Par exemple, dans le paiement des matrones dans les centres de santé, la prise en charge de certaines dépenses de la collectivité, la construction de salles de classe.

Le projet a démarré en août 2018 pour 50 mois. Il a pour but de favoriser l’accès aux ressources et aux marchés. On travaille dans huit (8) pays de la sous-région.

CASIMIR DJEZOU


Le PREDIP

Le Projet régional de dialogue et d’investissement pour le pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest (Predip) a pour but de trouver des solutions durables aux contraintes que rencontre le pastoralisme.

Il a été initié sous le financement de l’Union européenne et l’Agence française pour le développement. Il s’articule autour des principaux axes suivants: la mise en place d’un service régional d’information pastorale, le renforcement du dialogue et de la gouvernance en matière de transhumance transfrontalière pour atténuer les risques de conflits et améliorer la nutrition des enfants et des femmes, la réalisation et la gestion durable des infrastructures et des aménagements pastoraux transfrontaliers, la mise en fonction du dispositif de surveillance épidémiologique, de prévention et de gestion des maladies transfrontalières prioritaires.

Les activités du Predip ont véritablement commencé au cours du dernier trimestre 2018. Dans ce cadre-là, dans huit (8) pays de la sous-région, au sud des pays sahéliens et au nord des pays côtiers, on doit réaliser des infrastructures et des aménagements agro-pastoraux.

C. DJEZOU