Économie circulaire: Le potentiel de l’Afrique présenté aux enseignants et étudiants du supérieur

L’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody a abrité une conférence publique sur l'économie circulaire.
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Économie circulaire: Le potentiel de l’Afrique présenté aux enseignants et étudiants du supérieur

Une conférence publique sur le potentiel du continent africain à mettre en œuvre l’économie circulaire a été organisée, le 16 octobre, à l’Université Félix Houphouët-Boigny, par le District autonome d’Abidjan (Daa). Elle a été animée par Alexandre Lemille, fondateur du Réseau africain de l’économie circulaire (Acen) sur le thème ‘’Économie circulaire : l’Afrique a-t-elle des atouts’’ ? Dans sa communication, le conférencier a indiqué que l’économie circulaire pourrait faire économiser plus de 186 milliards de dollars rien que par le changement qui interviendrait dans la façon de consommer.

Alexandre Lemille a aussi fait savoir que cette forme d’économie réduirait d’au moins 45 milliards de dollars les pertes liées à la corruption. Il a également souligné que l'Afrique utilise des principes circulaires depuis des générations. Et qu’avec l'émergence de nouveaux modèles et technologies d'affaires, les opportunités pour l'agriculture, la fabrication et la gestion des déchets peuvent être exploitées pour améliorer les moyens de subsistance et réduire la pauvreté.

Représentant le gouverneur du District autonome d’Abidjan, Michel Coffie Benoît, a réitéré l’attachement de son mandant à la mise en œuvre de l’économie circulaire dans la capitale économique ivoirienne. Surtout que cette ville de plus de 6 millions d’habitants qui s’étend sur une superficie de plus de 2300 km2, produit près de 280 kg par habitant d’ordures ménagères dont 16 % composés de plastique, papier, textile, verre, métaux et 63 % de déchets organiques, selon lui.

À en croire Michel Coffie Benoît, l’intérêt pour le Daa réside donc dans la transformation de ces déchets en opportunités. Puisque selon des études de l’Agence de développement et de la maîtrise d’énergie (Ademe) en France, le recyclage de 10 000 tonnes d’ordures permet de créer 250 emplois, alors qu’il en faut 10 pour la mise en décharge. Appliquée à la ville d’Abidjan, cette analyse permet au représentant du gouverneur du Daa d’affirmer que « la transformation des déchets organiques en substrat agricole ou en biométhane et la valorisation des 16 % de déchets secs, devraient créer 42 000 nouveaux emplois ». Il n’a pas manqué de rappeler que des expériences menées par la Société d’équipement des terrains urbains (Setu) que dirigeait l’actuel gouverneur du District autonome d’Abidjan ont montré que 35 à 45 % des factures d’eau peuvent être économisées si les eaux de douche sont utilisées pour évacuer les matières fécales.

Cet engagement du Daa a été réitéré par le Pr Kopieu Gougouanou, conseiller spécial du gouverneur du District autonome d’Abidjan chargé de l’économie circulaire à travers l’Institut national d’économie circulaire de France (Inec) qui sera installé à Abidjan. Pour sa part, le Pr Aka Koffi, représentant le président de l’Université hôte, a exprimé le satisfecit des responsables de l’institution qui souhaitent accueillir toutes les initiatives qui promeuvent l’innovation et l’excellence.

ABOUBAKAR BAMBA