Dr Diaby : "En cas de nouvelles instructions sur la frontière avec le Ghana, nous aviserons"

Ibrahima Diaby, DG des hydrocarbures au ministère du Pétrole et de l'Energie
Ibrahima Diaby, DG des hydrocarbures au ministère du Pétrole et de l'Energie
Ibrahima Diaby, DG des hydrocarbures au ministu00e8re du Pu00e9trole et de l'Energie

Dr Diaby : "En cas de nouvelles instructions sur la frontière avec le Ghana, nous aviserons"

Dr Diaby Ibrahim : "En cas de nouvelles instructions sur la frontière avec le Ghana, nous aviserons"

Monsieur le directeur général des hydrocarbures, quelles étaient vos ambitions en organisant le Road show, à Houston, au Etats-Unis, le 14 octobre et dans quel état d’esprit retournez-vous au pays ?

Je suis très heureux et très fier, en tant qu’Ivoirien et responsable du secteur pétrolier, parce que les opérateurs ont répondu nombreux à l’invitation, les sociétés de rang mondial. Mieux, nous avons présenté des blocs ultra-profonds pour la première fois. Et sur sept blocs, déjà deux sont retenus par une société majeure. J’espère que les négociations avec ExxonMobil vont aboutir d’ici le 21 novembre et qu’ils vont immédiatement commencer la sismique et les travaux. Je suis donc très satisfait.

En plus de ces deux blocs, une société norvégienne, Agr, accepte de venir regarder d’autres blocs en eau moins profonde. Il s’agit de nouveaux Player (opérateurs) dans le secteur pétrolier de la Côte d’Ivoire. Ce qui va apporter une dimension, une sensibilité nouvelle qui va aider Petroci, et aider au développement des gisements de taille moyenne et nous aider aussi dans le contenu local. C’est-à-dire la formation.

D’autres sociétés ont, lors des discussions, manifesté un intérêt mais doivent retourner rendre compte à leur siège et certainement vont contacter le gouvernement dans les semaines qui suivent. Vous verrez d’autres rendez-vous fin octobre, courant novembre. Nous sommes convaincus que d’autres viendront.


Enregistrez-vous des absents parmi certains majors du secteur que vous aviez contactés ?

Notre partenaire, Pgs, qui est une grande société de géophysique, a lancé des invitations. Nous avons filtré car nous n’avons pas invité tout le monde. Cependant, on ne m’a pas signalé d’absence remarquable, sauf que certains ont eu des problèmes d’avion. Par exemple, Lukoil est présente, mais son vice-président dans l’avion. La participation est importante, la salle a accueilli une centaine de personnalités représentant des sociétés. C’est vraiment remarquable.

Un appui remarqué du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan !

Le Premier ministre nous a véritablement fait un honneur particulier. Il soutient le secteur du pétrole et de l’énergie et sa présence a été appréciée par les opérateurs. Cela a marqué auprès des opérateurs pétroliers l’importance que la Côte d’Ivoire accorde à ce secteur et la preuve qu’elle est décidée à accueillir les investisseurs, à encourager l’investissement privé étranger dans ce secteur qui est très intensif. Le forage de chaque puits pétrolier en mer nécessite un investissement d’au moins  80 à 100 voire 200 millions de dollars américains soit 40 à 50 voire 100 milliards de Fcfa. Il faut que des investisseurs privés aient confiance dans le pays pour venir investir pareilles sommes. Que si ces forages se soldent par un succès, ils vont pouvoir produire tranquillement et retirer leurs investissements. Je crois que la présence du Premier ministre a marqué les opérateurs que la Côte d’Ivoire, malgré les troubles dans la région, est en train de redevenir la locomotive économique.

Sur les sept blocs présentés, un fait l’objet de contentieux avec le pays voisin, le Ghana. Qu’adviendra-t-il si d’aventure une entreprise s’y intéressait ?

La Côte d’Ivoire a déclaré que ce bloc fait partie de son territoire et c’est le Ghana qui a déposé une demande d’arbitrage international. Je vous fais remarquer que certaines sociétés en provenance d’Accra (Ghana) viennent y travailler. Nous avons fait notre carte et le gouvernement a fait une annonce sur l’affaire. Nous, techniciens, continuons de travailler, en présentant ce que nous estimons être le territoire ivoirien. Si demain nous avons d’autres instructions, qui disent qu’il y a un accord et que la limite est tracée quelque part, ce sera une limite reconnue et signée par les deux pays. En ce moment, nous aurons des instructions que nous donnerons aux sociétés pétrolières. Pour le moment, nos instructions sont de travailler et que dans la paix, la Côte d’Ivoire poursuit le traitement de ce dossier malgré la décision de nos frères voisins.

Propos recueillis par

Paulin N. Zobo

Envoyé spécial à Houston (Etats-Unis)