Développement urbain: Le ministère de la Ville à l’école de la Bad

Développement urbain: Le ministère de la Ville à l’école de la Bad

A l’ouverture de cette rencontre, Moumouni Sylla s’est exprimé sur les attentes de son département ministériel : « Les défis sont nombreux et le ministère de la Ville a besoin de partenaires pour bien mener la Politique nationale de la ville. Nous sommes venus renforcer nos capacités et nous former à cet effet. La Bad est un partenaire de premier choix, disposé à nous accompagner dans les défis importants du développement urbain durable ».

S’inspirer de l’expérience et des écueils du développement urbain en Amérique Latine, c’est l’exercice auquel ont eu droit les directeurs et techniciens du ministère de la Ville au cours de la session conduite par M. Stefan Atchia, chef du département développement urbain au sein de la Bad. Juan Ellis, un ancien du département du développement urbain de  la Bad,  a partagé avec l’auditoire le parcours sud-américain de l’urbanisation.

Au cours des trois dernières décennies, l’Amérique Latine a connu un taux d’urbanisation rapide atteignant 90 %. Ce développement urbain se présente comme une somme d’expériences et pourrait profiter à l’Afrique qui a un taux d’urbanisation actuel de 52 %. Un taux qui est appelé à croître fortement de 80 % les prochaines décennies.

Le conférencier Juan Ellis a défini les caractéristiques d’une ville durable. « La ville durable suppose un territoire urbain qui donne une qualité de vie digne à ses citoyens,  tout en préservant les acquis physiques, les infrastructures sociales, techniques, en plus des acquis environnementaux, avec des espaces verts, des ressources en eau. En somme, il faut un développement créatif, intelligent et bien conçu pour les générations futures », a-t-il indiqué.

Il a aussi proposé des astuces aux décideurs pour une meilleure urbanisation de l’Afrique. On peut en retenir une approche intégrée de la planification urbaine ; le concept de villes créées pour les hommes, c’est-à-dire qui laissent plus d’espaces aux citoyens qu’aux infrastructures et aux engins, la gestion financière fiable et soutenable, la gestion des acquis environnementaux à préserver, la mobilité urbaine et la sécurité.

En énumérant ces astuces, Juan Ellis a montré quelques travers du modèle sud-américain, que l’Afrique pourrait éviter en fondant son développement urbain sur un modèle qui lui est propre.

La séance de travail fait suite au séminaire sur la Politique de la ville auquel a pris part la Bad, et qui prévoit la mise en place prochaine d’un cadre institutionnel pour le financement de la problématique du développement urbain.

FAUSTIN EHOUMAN

Source : Sercom ministère