Développement des Tic : L’Afrique ne doit pas rater la révolution

Akinwumi Adesina, président du groupe de la Banque africaine de développement (Bad)
Akinwumi Adesina, président du groupe de la Banque africaine de développement (Bad)
Akinwumi Adesina, pru00e9sident du groupe de la Banque africaine de du00e9veloppement (Bad)

Développement des Tic : L’Afrique ne doit pas rater la révolution

 Le continent africain, encore à la traîne, doit s’investir profondément dans les Technologies de l’information et de la communication (Tic) pour en tirer avantage. Ils intervenaient, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, à l’occasion de The Africa report debates, autour du thème « The new tech era : job-killer or job-creator ? » («Nouvelles technologies: tueuses ou créatrices d'emplois? »).  « Nous ne devons pas être effrayés pas les Tic », a lancé le président du groupe de la Bad. « La régulation de l’environnement doit changer. Nous devons faire en sorte de pouvoir être prêts », ajoute-t-il. Si, pour lui, l’Afrique a raté plusieurs révolutions, notamment celle de l’industrie, le continent de plus de 1,2 milliard d’habitants « ne doit pas être en retard » en ce qui concerne les Tic.

Pascal Lamy, homme d’affaires et consultant politique français, dénonce une « sous-régulation du secteur » des Tic en Afrique, quand Chioma Agwugbo estime qu’il est nécessaire de les promouvoir afin de répondre aux besoins des populations et d’améliorer leurs conditions de vie. Dans un contexte marqué par les Tic qui, aujourd’hui, se sont imposées dans les habitudes, pour le fondateur d'Afrique Magazine, « l’Afrique doit s’adapter en tenant compte de ses propres réalités », notamment l’éducation, la santé, l’énergie, les infrastructures. En vue de créer de nombreux emplois pour absorber le nombre croissant de jeunes sur le marché, chaque année.

Selon le groupe de la Banque mondiale, les Tic peuvent changer les choses en profondeur : elles peuvent permettre aux pouvoirs publics, aux entreprises et aux citoyens d’améliorer l’efficacité des services, de stimuler la croissance économique et de renforcer les réseaux sociaux. En dépit de ces opportunités, l’Afrique est encore à la traîne par rapport aux autres parties du monde.

Si près d'un milliard de ménages dans le monde a aujourd'hui accès à Internet (dont 230 millions en Chine, 60 millions en Inde et 20 millions dans les 48 pays les moins avancés), les chiffres concernant l'accès des ménages témoignent de l'ampleur de la fracture numérique : 84% des ménages sont connectés en Europe contre 15,4% dans la région Afrique. « Il faut promouvoir les compétences dans les Tic. Il faut investir dans ce secteur ; ceux qui le feront vont créer le fossé », avertit le patron de la Bad. Consciente des avantages des Tic, la Bad, rappelle-t-il, continuera à investir dans ce secteur pour créer des milliers d’emplois.

ANOH KOUAO