Débat sur le FCFA : Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo une même vision!

Débat sur le FCFA : Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo une même vision!

L’on se demande bien si en Côte d’Ivoire les Présidents qui se sont succédés ont toujours eu une vision différente sur la question du Franc CFA. Du point de vue de l’actuel Chef de l’Etat Alassane Ouattara, « cette monnaie est solide et appréciée ».

FCFA, Alassane Ouattara annonce des réformes

Sa déclaration sur le FCFA : « Je ne veux pas faire manque d’humilité. J’ai été directeur des études à la Bceao, vice-gouverneur, gouverneur. J’ai été Dga du Fmi. Il faut que ce débat cesse. Des gens parlent sans savoir de quoi ils parlent. Le FCFA est notre monnaie. C’est la monnaie des pays qui ont librement consenti et qui l’ont mise en place de manière souveraine. Et ce, depuis l’indépendance en 1960. Le FCFA est plus ancien que l’Euro. Personne ne parle de l’Euro. Et ceci ne semble pas poser de problème. Je ne comprends pas ce faux débat sur le FCFA.

Le FCFA est une monnaie solide. C’est une monnaie qui est gérée par la Bceao dont j’ai été le gouverneur et dont je suis le gouverneur honoraire. C’est une monnaie qui est gérée par les africains et qui est en circulation dans 8 états membres de l’Afrique de l’Ouest mais dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Si vous allez en Mauritanie, au Ghana, Nigeria, Sierra Leone, Gambie, dans tous ces pays  les populations acceptent et utilisent le FCFA, Si cette monnaie était autant décriée.  Pourquoi voulez-vous que les pays qui ne sont pas membres du FCFA viennent chercher du CFA.

Par contre dans la zone CFA de l’Afrique de l’Ouest nous n’avons pas la monnaie des autres pays. Parce que cette monnaie est solide et appréciée. Elle est bien gérée. Les  8 pays qui composent sont parmi les meilleurs en performance. Le taux de croissance est au-delà de 6%, la pauvreté se réduit, les déficits sont maîtrisés car nous sommes ensemble et la solidarité fait que de temps en temps nous pouvons apporter des appuis et qui fait avancer la machine. Nous allons au moment opportun fait des réformes. Mais c’est notre affaire. Nous sommes heureux d’avoir cette monnaie qui est stabilisante pour notre économie, notre pays et nos populations. » Pour sa part l’ex-président de la République de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo ne dit pas le contraire.

Pour Laurent Gbagbo, « rien ne devrait être entrepris pour saborder la monnaie commune ou l’affaiblir »

D’ailleurs sa vision du FCFA, il l’a consigné dans « « Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité », 2010, page 170 : « Aujourd’hui, 8 pays dans la sous-région, membres de l’UEMOA, ont en commun la même monnaie, le Franc CFA. Grâce à cette expérience, et malgré ses limites, leurs économies savent résister aux chocs extérieurs et intérieurs. Fort de cette expérience, je soutiens que rien ne devrait être entrepris pour saborder la monnaie commune ou l’affaiblir. Tout au contraire, nos énergies doivent converger vers le renforcement de cet outil pour le rendre plus performant et donc plus attrayant. La cohabitation de cette monnaie commune aux pays de la zone UEMOA avec 4 ou 5 autres monnaies nationales est un handicap au développement rapide de la coopération sous-régionale. Notre objectif doit être d’élargir la zone monétaire à tous les autres Etats de la sous-région ».

Salif D. CHEICKNA

salifou.dabou@fratmat.info