Côte d’Ivoire: Comment réinventer le foncier ?

Côte d’Ivoire: Comment réinventer le foncier ?

Côte d’Ivoire: Comment réinventer le foncier ?

« Comment réinventer le foncier en Côte d’Ivoire ? » C’est le thème d’une conférence  organisée par le Réseau jeunesse et politique Afrique de l’ouest (Rjp/Ao) en anglais Program for Young politicans in Africa (Pypa), en collaboration avec la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, dénommée « Café Pypa ». C’était le 11 janvier 2018, au siège de ladite fondation, à Abidjan-Cocody. C’est la deuxième conférence du genre, après celle animée par le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider), Mamadou Koulibaly.

Selon Nahounou Jenny, assistant de programme à la Fondation Friedrich Naumann,  la question du foncier est d’actualité. Aussi, le droit de propriété est un droit majeur qui conditionne les droits individuels. « C’est pourquoi la Fondation qui est une organisation libérale est disposée à soutenir de telles initiatives surtout émanant des jeunes qui représentent 77% de la population ivoirienne et des jeunes politiques qui sont appelés à assurer la relève dans leurs partis respectifs », a-t-il affirmé. 

Pour Boussou Nancy-Helen, juriste en charge du foncier rural, au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, la perception de la terre a beaucoup évoluée. « D’une propriété privée de bien commun dépourvue de transaction, la terre a aujourd’hui une valeur marchande et est source de nombreux conflits », explique-t-elle.

Au cours du panel, Sosthène Koffi, sociologue, chargé des questions foncières à la Fondation Friedrich Naumann, a indiqué que la terre est sacrée et a une dimension spirituelle. Mieux, « la terre est source de vie  et facteur de développement », dira-t-il.

Pour Dutheuil Gisèle, directeur de l’Audace institut Afrique, il y a une certaine ambivalence entre le droit coutumier et le droit moderne qui mérite d’être clarifiée.

Les différents panélistes sont unanimes que pour mettre fin aux conflits fonciers en Côte d’Ivoire, il convient d’améliorer la gouvernance locale, notamment  en associant les comités villageois, au-delà du certificat foncier délivré par l’État. Car, 80% des conflits fonciers sont liés au non-respect des clauses de contrat et aux ventes illégales. Aussi ont-ils souhaité un allègement des lourdeurs administratives car aujourd’hui  4% des terres sont immatriculées.

Initié  en Côte d’Ivoire en 2016, le projet Pypa vise le renforcement des capacités, le partage d’expériences, le réveil du leadership des jeunes et la cohésion entre les partis politiques en Côte d’Ivoire.

Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info