Côte d’Ivoire-Banque mondiale-Fmi: Une coopération fructueuse, des appuis massifs

Céline Allard, chef de mission d'évaluation du Fmi pour la Côte d'Ivoire (au centre), confirme les performances de l'économie ivoirienne.
Céline Allard, chef de mission d'évaluation du Fmi pour la Côte d'Ivoire (au centre), confirme les performances de l'économie ivoirienne.
Cu00e9line Allard, chef de mission d'u00e9valuation du Fmi pour la Cu00f4te d'Ivoire (au centre), confirme les performances de l'u00e9conomie ivoirienne.

Côte d’Ivoire-Banque mondiale-Fmi: Une coopération fructueuse, des appuis massifs

Il est indéniable que sous l'impulsion du Président Alassane Ouattara, l'économie ivoirienne a connu un bond qualitatif.  Et cela s’est fait grâce à un appui considérable des partenaires au développement, à l’instar de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi). « Ainsi, de 8,8% en 2015 ; 8,0% en 2016 et 7,7% en 2017, le taux de croissance du pays est estimé à 7,4% en 2018, pour une projection de 7,5% en 2019 », avait indiqué Adama Koné, l’ex-ministre de l’Economie et des Finances, à l’occasion de la tribune ‘’L’Invité des rédactions’’ du Groupe Fraternité Matin, le 17 mai. Cette légère baisse de la croissance s’explique par la volatilité des cours des matières premières telles que le cacao, l’hévéa et la noix brute de cajou. Malgré cela, l'économie ivoirienne a montré sa capacité de résilience qui résulte de la bonne gestion des programmes économiques et financiers par les autorités ivoiriennes.

D’ailleurs, en 2018, des progrès considérables ont encore été enregistrés en matière d’amélioration de l’environnement des affaires et de l’investissement privé. Sans oublier la baisse de l’indice de sécurité (1,1 en mai 2019) qui a favorisé l’attractivité des investisseurs tant locaux qu’étrangers.

En témoignent les données du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici). « De janvier à juin 2018, 7423 sociétés ont été créées contre 6 267 en 2017, soit 67 sociétés créées par jour en 2018 contre 56 en 2017 », fait savoir Emmanuel Esmel Essis, ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'investissement privé, lors de la conférence bilan du 10 juillet 2018, à l’hôtel Palm club.

Quant au volume des investissements privés, le directeur général du Cepici précise qu’il est passé de 199,5 milliards de FCfa en 2017 à 351,5 milliards en 2018. « Ces investissements sont venus de 11% du Togo, 9% du Portugal, 9% de la France, 5% de la Turquie, 4% du Maroc, 4% de la Suisse, 36% de la Côte d’Ivoire et 22% d’autres pays ».

A l’heure du programme social

Soucieux de répondre davantage aux attentes des populations, l’Etat ivoirien, sous la houlette du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, a mis en place un Programme social du gouvernement (Ps-Gouv) évalué à 727,5 milliards de FCfa en 2019. Selon le chef du gouvernement, qui s’exprimait le 17 septembre 2018 à la Primature, au cours d’une conférence de presse, « ce programme permettra d’accélérer la réalisation des projets à fort impact social dans les secteurs prioritaires, en vue de réduire considérablement la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations ». En effet, la mise en œuvre du Ps Gouv a déjà produit des résultats tangibles dans tous les domaines.

A la suite du Conseil des ministres du 24 juillet dernier, Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement, précisait qu’en ce qui concerne l’électricité, 930 000 clients ont bénéficié de la réduction de 20% sur le tarif social et 75 656 ménages ont été raccordés dans le cadre du programme ‘’Electricité pour tous’’. Pour l’accès à l’eau potable, ce sont 19 251 branchements sociaux et équipements de 168 forages qui ont été réalisés. Au titre des filets sociaux, 350 000 personnes issues de 882 villages dans 16 régions du pays ont perçu l’allocation de 36 000 FCfa, aux premier et deuxième trimestres de l’année.

Cette gouvernance exemplaire n’a d’ailleurs pas laissé indifférents les partenaires techniques et financiers qui l'apprécient à juste titre. La déclaration de Céline Allard, chef de délégation du Fmi, au terme d’une mission d’évaluation de la 5e revue du programme économique et triennal conclu avec la Côte d’Ivoire dans le cadre de la facilité élargie du crédit et du mécanisme élargi de crédit, est très édifiante.

« En dépit de la dégradation du contexte économique internationale, l’économie ivoirienne a montré de la résilience. De bonnes perspectives économiques sont prévues en 2019- 2020. La transformation économique de la Côte d’Ivoire continue à bien progresser ». C’est donc dans ce contexte marqué par d’importants acquis et un satisfecit réel des institutions de Bretton Woods que le Premier ministre conduira une importante délégation aux Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fmi, du 15 au 20 octobre, à Washington DC.

Un appui considérable du Fmi

Depuis l’avènement du Président Alassane Ouattara, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Fmi se sont amplifiées. Déjà, sur la période 2011-2013, le Fonds s’est engagé dans un programme économique et financier sous le signe de la Facilité élargie de crédit (Fec), en novembre 2011. Ce qui a rapporté à l’économie ivoirienne des appuis budgétaires de l’ordre de 600 millions de dollars Us, soit plus de 330 milliards de FCfa sur trois ans.

Juste après, un autre programme a été déclenché, sur la période 2014-2016, d’environ 750 millions de dollars Us. Satisfecit total. Comme le souligne le rapport du Fmi n°14/358 issu de la dernière revue de ce programme, « au niveau de la Côte d’Ivoire, tous les critères de réalisation et objectifs indicatifs pour fin juin, au titre de l’accord Fec, ont été atteints, de même que tous les repères structurels, avec de légers retards ».

Le pays est présentement à son troisième programme triennal avec le Fmi qui couvre la période de décembre 2016-2019 pour un montant global de 930 millions de dollars, soit plus de 522 milliards de FCfa. Là encore, l’institution reconnaît les exploits réalisés par les autorités ivoiriennes. « Le programme financier soutenu par le Fmi, depuis 2016, a été très satisfaisant. Les réformes engagées avec les autorités ivoiriennes ont été bien suivies. Ce qui a permis à votre pays, dans un contexte de haute croissance économique, de maintenir la discipline budgétaire, les niveaux d’inflation bas et une politique d’endettement prudente. La 5e revue de ce programme a pris fin le 2 octobre, mais en accord avec les autorités ivoiriennes, nous l'avons reconduit pour un an, au terme duquel nous examinerons le souhait des autorités ivoiriennes », a déclaré José Gijon, représentant résident du Fmi en Côte d’Ivoire.

Sur cette période, en dépit de difficiles conjonctures sur le plan international et national, dues notamment aux mutineries, à la grève des syndicats, à la chute des matières premières sur le marché mondial (40% de la baisse), cette institution financière a, au contraire, renforcé sa confiance en les autorités ivoiriennes. Mieux, le Fmi a accordé un prêt de 133,9 millions de dollars au pays, l’équivalent de 73,645 milliards de FCfa, à l’issue de la 5e revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit. Ce qui porte le total des décaissements, au titre de l’accord, à 553,6 millions de Dts (Droits de tirages spéciaux- Ndlr), environ 765,8 millions de dollars. Soit plus de 421,19 milliards de FCfa. Avec pour objectifs : favoriser une croissance inclusive et réduire la pauvreté, encourager la discipline budgétaire, accroître la mobilisation des recettes intérieures, assurer la viabilité de la dette et atteindre une position viable de la balance des paiements.

De vastes projets réalisés

La Banque mondiale appuie fortement la Côte d’Ivoire. Au cours de l’année fiscale allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, onze projets ont été approuvés pour un montant total de 1,218 milliard de dollars américains ; soit 683 milliards de FCfa que l’institution de Bretton Woods a accordés à la Côte d’Ivoire. 315 millions de dollars, soit 173,2 milliards de FCfa qui ont été décaissés pour la réalisation du projet d’intégration porte-ville du Grand Abidjan.

En outre, 200 millions de dollars (110 milliards de F Cfa) ont été décaissés pour le projet d’amélioration de la compétitivité de la filière anacarde. Par ailleurs, une garantie de prêt de 283 millions de dollars (l’équivalent de 155,6 milliards de FCfa) a été octroyée par l’Ida (en français l’Association internationale de développement) dans le secteur de l’électricité. Ce n’est pas tout.

La plus grande institution financière mondiale est aussi intervenue dans la lutte contre la pauvreté à travers le projet de filets sociaux productifs. A cela, s’ajoutent d’autres projets financés à travers le guichet Ida, notamment le Projet d’appui au secteur agricole en Côte d’Ivoire (Psac) d’un montant de 150,08 millions de dollars (plus de 82,5 milliards de FCfa), le Projet d’assistance post-conflit (Papc) à hauteur de 30 millions de dollars (plus de 16,5 milliards de FCfa), le Projet de facilitation du commerce et du transport sur le corridor Abidjan-Lagos (Pfctal) à 90 millions de dollars (plus de 49,5 milliards de FCfa), le Projet de renaissance des infrastructures de Côte d'Ivoire (Prici), le Projet emploi jeunes et développement des compétences (Pejedec).

A l’issue d’une audience avec le Premier ministre, le 7 juillet, la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Coralie Gevers, a réaffirmé l’engagement de l’institution qu’elle représente à renforcer la coopération avec la Côte d’Ivoire.

Les assises des institutions de Bretton Woods à Washington seront, une fois de plus, l’occasion pour le chef du gouvernement de saluer cette coopération fructueuse et surtout d’encourager les hauts dignitaires de l’institution à maintenir le cap afin d’atteindre l’émergence du pays.

EMELINE PEHE AMANGOUA