Le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf) a rencontré le 13 décembre, au Radison Blu Hôtel, les émetteurs de titres à la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), pour échanger sur les difficultés de ses entreprises cotées. Mais également pour leur présenter les produits innovants du marché financier régional, ainsi que les nouvelles opportunités que représentent les émissions vertes et sociales.

Sur ce dernier point, la rencontre qui s’est tenue en marge de la commémoration des 20 ans de l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation (Apsgi) les 14 et 15 décembre, a bénéficié du soutien de la Banque mondiale qui a apporté son expérience en la matière. Pour ce faire, les échanges ont été menés autour de la gouvernance, de l’information financière, de l’attractivité du marché régional et des réformes adoptées par le Conseil des ministres de l’Uemoa en mars 2016 à Dakar.

Représentant le Premier ministre, le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Koné, s’est réjoui de ce que la rencontre vise notamment « un consensus sur le cadre réglementaire applicable à l’amélioration du cadre de gouvernance, des dispositifs de diffusion de l’information, et permettra de partager les opportunités offertes par les reformes du marché financier régional ».

Adama Koné a profité de l’occasion pour rappeler que la Société financière internationale (Sfi) et le gouvernement ivoirien ont signé le 1^er novembre, une feuille de route pour que 42 % de l’énergie produite par le pays à l’horizon 2030 provienne du renouvelable.

Plus 790 milliards de Fcfa déjà levés en 2018

Pour sa part, Mamadou Ndiaye, président du Crepmf, a fait savoir qu’au « 30 novembre 2018, plus de 790 milliards de Fcfa ont déjà été levés depuis le début de l’exercice en cours ». Et que « les projections, d’ici la fin de l’année, permettent d’indiquer que le seul annuel moyen de 1 000 milliards de Fcfa, franchi pour la première fois en 2016, sera maintenu ».

Globalement, ce sont plus de 8 300 milliards de Fcfa qui ont été collectés depuis 1998 (au lancement de la Brvm), soit 1 068,56 milliards de Fcfa entre 2015 et 2017 contre 607 milliards de Fcfa entre 2012 et 2014, réalisés à plus de 75 % par les États de l’Union, selon le président du Crepmf.

À en croire Edoh Kossi Aménounvé, Dg de la Brvm, le marché, c’est aussi 6 360 milliards de Fcfa d’actifs sous conservation et une capitalisation boursière totale de 7 989,8 milliards de Fcfa représentant plus de 15 % du produit intérieur brut (Pib) de la zone communautaire. Le patron de la bourse a saisi l’occasion pour réitérer l’engagement de son institution à discuter avec les émetteurs pour les aider à rester conformes à la réglementation.

Pour Isidore Tanoé, président de l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation (Apsgi), le séminaire a servi de tribune pour interpeler les émetteurs sur la nécessité de de se donner les moyens d’avoir la bonne information afin d’intéresser davantage les investisseurs.

Se félicitant de la rencontre, Krouga Aka, président du Club des sociétés cotées, a plaidé en faveur de la résolution de quelques problèmes auxquels les entreprises sont confrontées. Ce sont notamment la dématérialisation des titres toujours en suspens, l’apurement des suspens issus des opérations sur titres et les droits non négociés qui figurent encore sur les portefeuilles des actionnaires.

ABOUBAKAR BAMBA