Bloqué depuis des mois dans les ports: Le caoutchouc bientôt embarqué

Bloqué depuis des mois dans les ports: Le caoutchouc bientôt embarqué

Blocage du caoutchouc naturel dans les ports : Les armateurs acceptent d’exporter à nouveau le caoutchouc

C’est une nouvelle qui devrait ravir la communauté des producteurs et des exportateurs d’hévéa en Côte d’Ivoire. « Nous avons trouvé un compromis avec les armateurs pour exporter à nouveau l’hévéa », a annoncé, hier, Samuel Espérance Mobio, président de l’Association des exportateurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Aexci), qui était face à la presse le 4 septembre, à son siège à Cocody-Angré. Il a expliqué que la solution a été possible au terme d’une rencontre qui a eu lieu le même jour avec le cabinet du Premier ministre, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et les armateurs et exportateurs.

Ainsi, dans les jours qui suivent - à partir du vendredi 7 au lundi 10 septembre au plus tard - les armateurs devraient embarquer les 20 000 tonnes de caoutchouc naturel (équivalant à sept milliards de FCfa) stockées dans les deux ports ivoiriens (1 800 tonnes à San Pedro et 18 200 tonnes à Abidjan). Il y a quelques mois, c’étaient 50 000 tonnes que ces armateurs refusaient de transporter. Cette crise dure depuis quatre mois pour certains et six mois pour d’autres.

En effet, les armateurs estiment que le caoutchouc naturel, beaucoup humide, entraîne la dégradation de certains produits lors de l’exportation. Et pour mettre fin à cette situation, selon le patron de l’Aex-Ci, la solution trouvée porte sur la mise à disposition des armateurs du caoutchouc naturel encore plus sec. Et cela devrait passer par l’identification de sites autour des ports d’Abidjan et de San Pedro pour faciliter l’assèchement de l’hévéa mais aussi son traitement à l’aide de bromure de méthyle (pendant 24h, ce qui détruit les bêtes qui se trouvent dans le caoutchouc) avant l’exportation.

Par conséquent, il a invité les exportateurs dès à présent à prendre contact avec les planteurs pour acheter leurs productions estimées à 50 000, voire 60 000 tonnes qu’ils ne parviennent plus à écouler à cause de cette situation depuis plusieurs mois. « Notre objectif est de permettre à nos producteurs de vendre », confie Samuel Espérance Mobio, visiblement heureux.

Première sur le continent, la production ivoirienne de latex est estimée aujourd’hui à 600 mille tonnes. Mais pour le président de l’Aexci, celle-ci frôle le million de tonnes en prenant en compte « les circuits non officiels ». Il rappelle, par ailleurs, que son association travaille à contribuer au renforcement de la capacité d’usinage du pays, d’autant que ce ne sont qu’environ 400 000 tonnes seulement d’hévéa qui sont traitées sur place. En exportant près de 200 000 tonnes, cela représente un manque à gagner pour l’État, reconnaît-il.

En raison de la surproduction - un problème général - le Kg de l’hévéa qui était acheté à environ 1000 FCfa en 2011 fait face à une chute vertigineuse du prix. Il se vend à présent à environ 258 FCfa/Kg.

ANOH KOUAO