Baisse des prix du cacao: La surproduction au banc des accusés

Baisse des prix du cacao : La surproduction au banc des accusés
Baisse des prix du cacao : La surproduction au banc des accusés
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Baisse des prix du cacao: La surproduction au banc des accusés

Dans ce renversement brutal du marché, un fait est pointé du doigt. Il s’agit de la surproduction de l’or brun dans le monde. Celle-ci est estimée à près de 380 000 tonnes de fèves. « C’est une année record. Le prix, en deux mois, a baissé à la fin de la campagne 2016-2017 », explique Dr Michele Nardella, directeur de la division économique et statistique de l’Organisation internationale du cacao (Icco) basée à Abidjan.

La conséquence est que le cacao a perdu au moins 30% de sa valeur sur les marchés. Selon les spécialistes, en 2016, le retour de conditions climatiques « plus favorables » à la production du cacao dans de nombreux pays producteurs avec, notamment, la fin de l’épisode El Niño (par extension : phénomène climatique particulier, différent du climat usuel, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie Est de l'océan Pacifique Sud…) qui durait depuis plusieurs mois sur la bande côtière de l’Afrique de l’Ouest. Cette situation a entraîné une « hausse de la production et des arrivages des fèves » sur les marchés. Selon le Ccc, d’environ 3000 dollars Us (1,8 million de FCfa), la tonne a baissé à 2000 dollars Us (1,2 million de FCfa).

En plus de la hausse de la production ayant entraîné la baisse des prix sur les marchés, Lambert Kouassi Konan, le Pca du Ccc, évoque d’autres raisons dans son discours à l’ouverture, le 29 septembre, de la compagne de commercialisation 2017-2018. Il y a la faiblesse de la livre sterling (monnaie anglaise) par rapport à l’euro qui est rattaché au franc Cfa, la spéculation de certains opérateurs « bien établis » sur les plateformes des marchés internationaux. « Ce contexte d’incertitude du marché rend plus qu’impérieux la nécessité d’apporter des solutions efficaces aux nombreux défis encore pendants de la filière », insiste Yves Brahima Koné.

Des solutions sont en cours dans ce contexte difficile. La Côte d’Ivoire et le Ghana qui produisent plus de la moitié de l’offre mondiale se concertent déjà. Au niveau gouvernemental, une requête conjointe a été adressée au groupe de la Banque africaine de développement (Bad). À cela, s’ajoutent les différentes rencontres qui se multiplient entre les pays membres de l’Icco. « L’espoir est permis », reste convaincu le Pca du Conseil du café-cacao.

ANOH KOUAO